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Conscience de soi et étrangeté à soi ?

Publié le 26/11/2009

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conscience

Prendre conscience de soi, c'est passer d'une conscience immédiate, d'une perception du monde extérieur et de ses différents états, à une conscience réfléchie, à une conscience de soi qui se saisit en tant que sujet. Le sujet fonde l'identité d'un individu car il est le principe qui unifie l'ensemble des représentations, des états mentaux d'une même personne.  A) Le « je « constitutif de la personnalité. Pour Kant, dans L'anthropologie d'un point de vue pragmatique, le pouvoir de dire « je « est constitutif de la dignité humaine. Par cette faculté, l'homme a le pouvoir de se « penser « et pas uniquement, comme les animaux, de se « sentir «. Si l'homme a une conscience, l'animal, lui, n'a qu'un instinct. Kant explique qu'un enfant commence par parler de lui à la troisième personne, et que la conscience de soi devient réelle lorsqu'il dit « je «. Après cette révélation, l'enfant ne fait jamais marche arrière. C'est ce même « je « qui donne aux différentes représentations une unité, une cohérence. La conscience de soi se fait alors à travers l'activité même de la conscience. Prendre conscience de soi devient la condition de possibilité pour se rapprocher de la réalité, y compris de sa propre réalité.

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« caractérise par la conscience qu'il a de soi, de son esprit.

Cette prise de conscience se fait, explique Hegel dans sonouvrage l'Esthétique, de deux manières : en théorie, l'homme réfléchit su lui-même, sur les mouvements de son âme,qu'ils soient provoqués par le monde extérieur ou de son propre fait.

En pratique, l'homme prend conscience de lui-même par son activité, qui est en réalité la marque de son intériorité sur le monde extérieur.

Par exemple, un petitgarçon prend déjà conscience de lui lorsqu'il lance des pierres dans l'eau et contemple les ronds qu'il fait, son½uvre.

Prendre conscience de soi, c'est donc sortir de soi, de sa réflexion, pour agir sur le monde : de cettemanière, on marque le monde de son activité qui en retour témoigne de ce que l'on est.

Ce « travail » établit unedistance entre soi et soi, et c'est pourquoi on peut sembler étranger à soi.Transition : Ainsi, on ne peut accéder à la conscience de soi par la simple réflexion : une part inconsciente dupsychisme échappe toujours à la prise de conscience.

C'est pourquoi la conscience doit prendre conscience d'elle-même en s'extériorisant.

Elle doit devenir pratique.

Elle doit se faire acte pour pouvoir se saisir dans le monde.

En cesens, « toute conscience est conscience de quelque chose » (Husserl, Méditations cartésiennes).

Elle estintentionnelle, c'est-à-dire qu'elle porte en elle l'objet qu'elle vise.

Mais, si le passage à l'altérité est nécessaire pourprendre conscience de soi, comment comprendre alors qu'une identité se conserve ? III - La prise de conscience de soi comme mise à l'épreuve perpétuelle de sa liberté. Prendre conscience de soi consiste à rechercher ce que l'on est, à chercher l'essence constitutive de son identité.A) Prendre conscience de soi, c'est sortir de la mauvaise foi.Cette essence ne se donne pas spontanément.L'homme existe d'abord, il surgit et se rencontre dans le monde.

Il ne se définit qu'après.

Sartre caractérise ainsil'existentialisme dans L'existentialisme est un humanisme.

L'homme peut donc tout au long de son existence seredéfinir à chaque instant, et se libérer des déterminismes auxquels il se croit soumis.

En effet, la conscience de soine se confond pas avec la conscience de quelque chose de soi (ses différentes caractéristiques, par exemple).L'homme est toujours libre d'agir autrement et de devenir que ce qu'il est présentement.

Que ce soit sa profession,son milieu social, il a toujours la possibilité d'agir en fonction d'une nouvelle détermination qu'il crée lui-même : il esttoujours libre.

Ses passions, quelles que soient leurs causes, ne constituent pas un motif suffisant pour l'empêcherd'agir ou d'être différemment.

La mauvaise foi serait de le croire.

On ne naît pas lâche ou héros, on le devient ; etce n'est jamais définitif.

Prendre conscience de soi serait prendre conscience que l'on reste à chaque instantresponsable (c'est-à-dire capable de répondre) de ses actes.B) La conscience et la temporalité.

En se libérant du déterminisme - de la croyance au déterminisme - on s'offretoujours la possibilité d'être un autre que ce que l'on était, un étranger.

Mais, prendre conscience de soi renvoie àl'inadéquation de l'homme à lui-même, au décalage entre ce qu'il a projeté d'être et sa situation actuelle, ce qui créeun sentiment d'angoisse.

L'étranger que l'on peut devenir pose le problème du moi comme identité instable : ilinquiète.

Comment vivre sans angoisse l'étrangeté de l'homme à lui-même, ce décalage entre ce que l'homme est etce qu'il devient ? Est-il réduit à vivre dans l'inconscience de lui-même ? Si la distinction entre l'essence etl'existence peut répondre à une nécessité morale, le sujet reste cependant celui qui, sur le plan psychologique, faitla liaison entre les différents moments et états de son existence.

La conscience de soi apparaît ainsi pour Bergson,dans son ouvrage L'énergie spirituelle, « un pont jeté entre l'avenir et le passé ».

Prendre conscience de soi seraitainsi devenir étranger à soi dans la mesure où la conscience de soi c'est l'expérience même de la temporalité.

Laconscience apparaît donc comme la source même de la possibilité pour l'homme d'une saisie consciente du temps entant que tel.

C'est pourquoi l'identité est préservée car elle se perpétue et se renouvelle perpétuellement tout aulong de la vie.

La prise de conscience de soi engage donc l'action et la possibilité d'agir sur soi librement, de setransformer.

Dès lors, le soi est toujours autre, mais, à travers ce changement, l'identité constitue ce qui lie lesdifférentes déterminations du soi entre elles.

C'est en ce sens que la prise de conscience de soi engage laresponsabilité, la possibilité de répondre de ses actes, passés et à venir. Conclusion : L'énoncé du sujet posait un problème épistémologique : comment la conscience peut-elle être à la foissujet et objet de sa réflexion sans perdre sa spécificité, son identité ? Ce problème s'est déplacé en difficultépsychologique : le psychisme est double car il ne se réduit pas à la conscience, une part obscure rend chacunétranger à lui-même.

Le problème ne se comprend finalement que métaphysiquement : le sujet conscient se définitpar sa temporalité et par son inscription dans l'action qui le renvoie à sa liberté. NB : Problématique Sujet désiré en échange :Prendre conscience de soi, est-ce devenir étranger à soi-même ?. »

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