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Commentaire sur un extrait des Principes de la connaissance humaine de Berkeley

Publié le 22/02/2012

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berkeley
73- Il vaut la peine de réfléchir un peu aux motifs qui ont incité les hommes à supposer l'existence de la substance matérielle ; et que ayant ainsi observé à l'arrêt graduel et l'expiration de ces motifs ou raisons, nous puissions proportionnellement retirer l'assentiment qui se fondait sur eux. On a donc d'abord pensé, que la couleur, que la figure, le mouvement et le reste des qualités sensibles, ou des accidents, existaient bien réellement hors de l'esprit ; pour cette raison, il a semblé que l'on avait besoin de supposer un certain substratum, ou substance, non pensant, où elles existeraient, puisqu'on ne pouvait les concevoir existant par elle-mêmes. Puis, le temps passant, les hommes étant convaincus que les couleurs, les sons, et les autres qualités sensibles secondes, n'avaient pas d'existence hors de l'esprit, dépouillèrent le substrat ou la substance matérielle de ces qualités, lui laissant seulement les qualités premières, la figure, le mouvement et autres qualités semblables, qu'ils concevaient encore comme existant hors de l'esprit et comme ayant par conséquent besoin d'un support matériel. Mais, comme on a montré qu'aucune, même parmi celles-ci, ne peut exister autrement que dans une intelligence, ou esprit qui les perçoit, il s'ensuit que nous n'avons plus aucune raison de supposer l'existence de la matière. Bien plus, il est complètement impossible qu'il y ait rien de tel, tant que ce mot est pris comme dénotant un substrat non pensant de qualités ou d'accidents, dans lequel ils existent hors de l'esprit. Berkeley, Principes de la connaissance humaine (paragraphe 73)
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« rompu; or il n'en est rien, ce n'est seulement qu'une illusion d'optique qui nous trompe.

De même, lors du sommeil, oncroit que le cauchemar est la vérité mais à notre réveil, on remarque bien que cela n'était que notre imagination.

Lathèse exposée ici est la suivante : les sens sont parfois des facteurs trompeurs et en aucun cas ils ne peuvent nousrenseigner sur l'essence, c'est-à-dire la substance de la matière.

Cependant, il existe bien une matière, une étendueindépendante de l'esprit (puisque comme il l'est dit dans le texte, les qualités premières comme les idéesmathématiques nécessitent un support matériel, donc en dehors de l'esprit).

Prenons l'exemple d'une bougie.

Aucontact du feu, elle devient chaude au toucher alors qu'initialement, elle était froide.

Donc ce que nous voyons outouchons ne correspond en rien à la substance d'une chose puisque sous des effets particuliers, ces états sontchangeants.

Nous avons donc vu dans cette seconde partie que Berkeley prônait le fait que la substance de cettematière n'était en aucun cas repérable au moyen des sens et perceptions (source de tromperie) et qu'en ce point, ilrejoignait la thèse cartésienne.

Etudions maintenant la critique qu'il fait concernant cette thèse et l'élaboration desa propre idée. Dès le début, nous savons que Berkeley va critiquer le cartésianisme.

En effet, la conjonction de coordination 'mais'suppose une contradiction avec ce qui a été dit précédemment.

L'auteur contredit en effet Descartes en mettanten avant le fait qu'aucune qualité sensible n'existe hors de l'intelligence qui la perçoit : une chose qui ne pense pasn'existe que par le biais de la pensée (une pierre n'a pas conscience d'elle-même et nous avons conscience d'elle aumoyen de notre propre pensée).

A l'inverse de Descartes, Berkeley admet l'utilité de la perception, qui sert de pointde départ à l'accès à la vérité.

Pour lui, la substance d'une chose n'est repérable qu'à travers les sens ou qualitéssensibles, mais que ces qualités sensibles ne ''pouvant exister autrement que dans l'intelligence'' (c'est-à-dire unesprit qui perçoit).

Sans la pensée, l'objet ne peut exister.

Le philosophe fait bien la distinction entre substrat nonpensant ou matière et ce qui reste, soit les substances spirituelles mais comme toute substance qu'elle soitmatérielle ou spirituelle, EST spirituelle, elle renvoie forcément à la pensée.

Prenons l'exemple d'une chaise : ellen'est perçue que si on la voit, la touche, mais si on ne fait rien de tout cela, nous n'avons aucune conscience d'elle.Pour avoir accès à la conscience de cette chaise, il faut donc se la représenter et ceci n'est possible qu'au moyende notre pensée. Nous avons donc vu que pour parvenir à sa thèse, Berkeley utilisait une démonstration par l'absurde (utilisationd'arguments contraires pour réfuter une thèse qui était jusqu'alors prônée) pour finalement parvenir à sa propreconception de la matière : les choses qui n'ont pas la faculté de penser sont perçues et c'est l'esprit qui les perçoit.Une chose n'est donc que si elle est perçue.

Cependant les objets ne disparaissent pas lorsqu'ils ne sont plus perçuset ils existent avant même d'être perçus.

Il convient alors de se demander comment et par quoi la matière peut-ellese maintenir et nous interroger sur le rôle de Dieu dans cette 'affaire'.. »

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