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Commentaire du texte de russell ci-dessous extrait de "science et religion":

Publié le 27/02/2008

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russell
commentaire du texte de russell ci-dessous extrait de "science et religion": Un credo religieux diffère d'une théorie scientifique en ce qu'il prétend exprimer la vérité éternelle et absolument certaine, tandis que la science garde un caractère provisoire [...]. La tournure d'esprit scientifique est circonspecte et tâtonnante; elle ne s'imagine pas qu'elle connaît toute la vérité, ni même que son savoir le plus sûr est entièrement vrai. Elle sait que toute théorie doit être corrigée tôt ou tard, et que cette correction exige la libre recherche et la libre discussion. [...] l'argument contre la persécution des opinions reste inchangé, quel que soit le prétexte de la persécution. Cet argument est que nul d'entre nous ne possède la vérité infuse, que la découverte de vérités nouvelles est facilitée par la libre discussion et rendue très difficile par la censure, et qu'à la longue, le bien-être humain est accru par la découverte de la vérité et desservi par les actes basés sur l'erreur [...]. Mais l'intérêt général exige que les vérités nouvelles soient librement diffusées.

§  Cet extrait semble aborder plusieurs domaines importants de philosophie. En effet, il s’ouvre sur la question de la différence entre théorie scientifique et credo religieux. C’est alors le problème de la vérité qui est mis en lumière et plus fondamentalement la manière dont doit être abordée la vérité : la vérité est-elle immuable et éternelle ou est-elle en perpétuel changement, suivant les progrès scientifiques et se renforçant au gré de ces progrès ? Le caractère changeant de la vérité est-il un atout ou un défaut de la vérité ?

§  Se met en place alors le problème du développement de la science et de la connaissance qu’elle engendre. L’incertitude dans laquelle se développe tout cheminement scientifique est-il de nature à ruiner le fondement de la science et sa capacité à dire le vrai ? Le propre de toute vérité n’est-il pas d’être constamment remis en question ? La vérité est-elle un processus dynamique ou un arrêt définitif et immuable de la connaissance ?

§  Enfin, le texte semble prendre une tournure politique, en évoquant notamment la nécessité d’une communication libre des connaissances, seule apte à faire progresser la science, ainsi que le problème de la censure, à la fois religieuse (notamment avant l’époque où Russell écrit) et politique (à l’époque de Russell) : on pense en effet à la fois à la condamnation par l’Eglise des travaux de Galilée et à la censure économique et politique à l’époque de Russell. Or, la censure nuit à l’intérêt de tous, car elle empêche tout progrès de la science et de la société : c’est « le bien-être humain « qui est ici en jeu.

§  Dès lors, en quoi la nature même de la vérité scientifique, qui en fait une découverte progressive par tâtonnement, nécessite-t-elle la communauté des opinions, celle-ci permettant la facilité des découvertes et ne devant pas alors rencontrer d’obstacle, tout dogmatisme en science, contrairement à la religion, étant source d’erreur et nuisant à la société dans son ensemble ?

 

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« idée antérieure, qui, rendue insuffisante par les avancées scientifiques, doit être remplacée par unconcept nouveau et plus proche de la vérité.

On se rapproche donc toujours de la vérité en science,mais on ne l'atteint véritablement jamais, l'essence de la vérité scientifique semblant alors être d'êtretoujours changeante, parce qu'en progrès.

Le dogmatisme est ainsi la démarche « anti-scientifique »par excellence. Dès lors, de même que Bachelard voit dans la communication entre les membres de la communauté scientifique lecritère nécessaire du progrès de la vérité scientifique, seule la discussion permettant d'éviter le dogmatisme etl'erreur, Russell voit dans la libre discussion l'exigence-même du progrès scientifique.

II) La liberté d'expression comme condition de possibilité de la recherche vérité scientifique, et de la société. § La portée politique du texte prend ici toute son importance avec notamment l'expression violente« persécution des opinions ».

En effet, Russell semble ici aborder le thème de la censure sous undouble aspect : tout d'abord, il semble évoquer, et ce, en référence au début de cet extrait, lacensure religieuse qui s'est longtemps exercée contre les théories scientifiques.

On pense notammentaux découvertes de Galilée (la terre tourne autour du soleil) qui ont été vivement rejetées parl'Inquisition selon laquelle c'est le soleil qui tournait autour de la terre, cela faisant de la terre, doncde l'homme créature de Dieu, le centre de l'univers.

Galilée dût abjurer ses erreurs, l'Eglise refusantses travaux au nom de la vérité divine (alors que scientifiquement ils étaient vrais).

Mais Russellsemble également faire allusion à une forme de censure contemporaine à ses travaux, et plusparticulièrement une censure économique et politique, les autorités faisant taire les opinions mal vuesen matière d'économie politique.

La censure, en faisant obstacle à certaines opinions, met en péril ladécouverte de nouvelles vérités scientifiques. § Ce texte sur la censure rappelle l'idée de Kant dans Qu'est-ce que s'orienter dans la pensée , selon laquelle toute pensée et toute vérité, pour progresser et éviter d'errer, doit se faire en société.

Lapensée a besoin de la collectivité pour s'épanouir et progresser.

La censure est donc un obstacle àtoute recherche de la vérité et par là à tout progrès.

La communication est donc la condition depossibilité de toute vérité et la source de toute éradication de l'erreur.

En effet, pour Kant commepour Russell, seule la discussion peut permettre un éradication de l'erreur, là où en rester à sa propreopinion, sans la remettre en question auprès d'autrui, conduit quasiment nécessairement la pensée àerrer.

La liberté d'expression est donc fondamentale pour toute recherche de la vérité. § Cela a en outre une portée importante pour Russell, dans la mesure où c'est toute la société qui estconcernée par cela.

En effet, les progrès de la science ont des implications dans toute la société quien profite de manière pratique.

Qui plus est, le savoir n'est pas réservé à une minorité et sembledevoir être diffusé.

En effet, si la censure semble servir les intérêts privés, en tant que les véritésnouvelles ne sont gênantes que pour certains, la vérité, quant à elle, sert le bien de l'intérêt général,c'est-à-dire de la société en général.

La vérité touche la communauté là où l'opposition à la vérité netouche que des intérêts privés et individuels. CONCLUSION La vérité scientifique s'oppose donc à la vérité religieuse, l'une étant en perpétuel progrès, l'autre se présentant comme immuable éternelle.

Russell présente dans ce texte la nécessité pour la véritéscientifique d'être changeante, dans la mesure où le changement atteste de sa progression.

Russellrefuse alors tout type de censure qui empêcherait tout progrès de la recherche scientifique, ce progrèsayant en outre un effet au sein de la société dans son ensemble, l'intérêt générale devant primer sur lesintérêts particuliers.

Le texte de Russel semble donc avoir une portée polémique importante.. »

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