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Commentaire de texte : L'origine de la philosophie (Aristote)

Publié le 11/05/2010

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« C'est, en effet, l'étonnement qui poussa, comme aujourd'hui, les premiers penseurs aux spéculations1 philosophiques. Au début, leur étonnement porta sur les difficultés qui se présentaient les premières à l'esprit; puis, s'avançant ainsi peu à peu, ils étendirent leur exploration à des problèmes plus importants, tels que les phénomènes de la Lune, ceux du Soleil et des étoiles, enfin la genèse2 de l'Univers. Or, apercevoir une difficulté et s'étonner, c'est reconnaître sa propre ignorance. Ainsi donc, si ce fut bien pour échapper à l'ignorance que les premiers philosophes se livrèrent à la philosophie, c'est qu'évidemment ils poursuivaient le savoir en vue de la seule connaissance et non pour une fin utilitaire. Et ce qui s'est passé en réalité en fournit la preuve : presque toutes les nécessités de la vie, et les choses qui intéressent son bien-être et son agrément avaient reçu satisfaction, quand on commença à rechercher une discipline de ce genre. « Aristote, Métaphysique, trad. J. Tricot, Vrin.

1 Recherche purement théorique, réflexion purement intellectuelle ne se fondant pas directement sur l'expérience. 2 Processus de développement de quelque chose ; ensemble des faits qui ont concouru à la formation, la création de quelque chose.  

Questions

1) Dégagez l'idée essentielle de ce texte et faites apparaître les différentes étapes de l'argumentation. 2) En quoi consiste l'étonnement dont parle ici Aristote ? 3) Expliquez la phrase suivante : « ils poursuivaient le savoir en vue de la seule connaissance et non pour une fin utilitaire. «.

 1° partie - L'origine de la philosophie - (Du début à « ...spéculations philosophiques «) Dans cette première partie du texte Aristote affirme l'un des éléments essentiels de sa thèse, le rôle de l'étonnement dans la naissance de l'esprit philosophique. Cela est affirmé catégoriquement comme une vérité ne faisant aucun doute. Aristote insiste d'ailleurs sur la permanence de cet étonnement puisqu'il parle des « premiers penseurs « qu'il compare à ceux de son époque « comme aujourd'hui «. Il affirme donc la nécessité de s'étonner pour philosopher.

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« simplement parce qu'elle n'a pas à être utile pour présenter un intérêt, même si la connaissance à laquelle ellepermet d'accéder ne débouche sur aucune application pratique, elle procure à l'esprit une satisfaction indéniable carelle est sa réalisation même sous sa forme la plus accomplie.

En quoi consiste l'étonnement dont parle ici Aristote ?Pour Aristote l'étonnement se définit comme une prise de conscience de son ignorance ; « Or, apercevoir unedifficulté et s'étonner, c'est reconnaître sa propre ignorance.

» Cette prise de conscience nous est nécessaire pourcomprendre un monde qui ne nous révèle pas immédiatement tous ses secrets, la vérité nous reste cachée si nousen restons à la simple apparence des choses.

Aussi les premiers penseurs en s'étonnant devant la nature nerestèrent pas frappés de stupeur face au caractère merveilleux de celle-ci, mais bien au contraire, ils furent animéspar le désir de comprendre pour satisfaire leur curiosité naturelle.

Philosopher c'est donc refuser l'ignorance et laparalysie de la pensée qu'elle peut entraîner, l'étonnement ne doit pas rester une simple surprise mais doit devenir lemoteur de l'esprit qui cherche la vérité.

Expliquez la phrase suivante : « ils poursuivaient le savoir en vue de la seuleconnaissance et non pour une fin utilitaire.

».

Dans ce texte Aristote remet en question la critique faite à laphilosophie d'être inutile parce qu'elle ne répond à aucun besoin vital et pratique de l'homme.

Comme nous l'avonsdéjà souligné, si la philosophie est inutile, elle n'est pas pour autant sans intérêt, si elle ne satisfait pas les besoinsdu corps, elle répond aux aspirations les plus hautes de l'esprit qui cherche naturellement à connaître.

De même quele corps se développe et s'épanouit en se nourrissant et en respirant, l'esprit s'accomplit par la pensée dont laphilosophie est l'une des expressions essentielles.

Penser pour l'esprit c'est comme respirer pour le corps, sans celal'esprit n'est plus.

La pensée philosophique n'a donc pas besoin d'être asservie à autre chose qu'elle-même pourapporter au philosophe une satisfaction, elle est à elle-même sa propre fin et c'est dans cet accomplissementgratuit de soi que l'esprit philosophique atteint sa perfection. Sujet désiré en échange : http://www.devoir-de-philosophie.com/dissertation-technique-peut-nous-rendre-maitres-possesseurs-nature-2083.html. »

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