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Commentaire de texte : Bertrand Russel, Problème de philosophie

Publié le 15/04/2010

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Le texte étudié : La valeur de la philosophie doit en réalité surtout résider dans son caractère incertain même. Celui qui n'a aucune teinture de philosophie traverse l'existence, prisonnier de préjugés dérivés du sens commun, des croyances habituelles à son temps ou à son pays et de convictions qui ont grandi en lui sans la coopération ni le consentement de la raison. Pour un tel individu, le monde tend à devenir défini, fini, évident ; les objets ordinaires ne font pas naître de questions et les possibilités peu familières sont rejetées avec mépris. Dès que nous commençons à penser conformément à la philosophie, au contraire, nous voyons […] que même les choses les plus ordinaires de la vie quotidienne posent des problèmes auxquels on ne trouve que des réponses très incomplètes. La philosophie, bien qu'elle ne soit pas en mesure de nous donner avec certitude la réponse aux doutes qui nous assiègent, peut tout de même suggérer des possibilités qui élargissent le champ de notre pensée et délivre celle-ci de la tyrannie de l'habitude. Tout en ébranlant notre certitude concernant la nature de ce qui nous entoure, elle accroît énormément notre connaissance d'une réalité possible et différente ; elle fait disparaître le dogmatisme quelque peu arrogant de ceux qui n'ont jamais parcouru la région du doute libérateur, et elle garde intact notre sentiment d'émerveillement en nous faisant voir les choses familières sous un aspect nouveau.

Introduction    Thème : importance de la réflexion philosophique pour chaque individu dans le monde    Thèse : utiliser la philosophie pour réfléchir, se poser des questions ou encore remettre en cause les acquis et les vérités.    Comment Bertrand Russel présente-t-il un esprit absent de toutes philosophies ? Quels sont les intérêts et les conséquences sr l'individu lorsqu'on pratique la philosophie dans la vie courante ? Par quelles méthodes et de quelle manière l'auteur illustre la puissance de la philosophie ?     

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« paresseux ».

De telles généralités ne prennent pas en considération la complexité du réel ni sa diversité.

Elles sontconfortables et rassurantes, mais éloignées d'une approche lucide et réaliste du monde.

C'est le cas également pourtoutes les conceptions liées à notre milieu social d'origine, à notre culture ainsi qu'à la période historique danslaquelle nous vivons.

Ces conceptions sont « contingentes », c\'est-à-dire qu'elles dépendent du temps et du lieu,totalement accidentels (liés au hasard) ; elles n'ont pas la nécessité ni l'universalité qu'on peut attendre des véritésles plus inébranlables.

Elles sont donc subjectives et en même temps elles ne sont pas conscientes parce qu'ellesont « grandi en [nous] sans la coopération ni le consentement de la raison ».

C'est pourquoi Descartes, au début deson Discours de la méthode, entreprend de remettre en doute toutes ses certitudes, à la fin de ses études.

Ilespère par là passer au crible ses préjugés, les soumettre au jugement de la raison, pour les accepter de manièrejustifiée ou les rejeter si elles sont erronées et trompeuses. d.

Mais pour en arriver à une telle démarche, il est nécessaire d'accepter d'être troublé et surpris par le réel, de voirqu'il est paradoxal et que souvent il nous échappe.

Or, celui qui méconnaît les exigences de la philosophie vit dansun « monde qui tend à devenir défini, fini, évident ».

Il croit ainsi pouvoir définir et délimiter chaque chose : unechaise est une chaise et simplement un objet pour s'asseoir ; une fleur s'offre ou se cultive et il y a des codesprécis (on n'offre pas de chrysanthèmes à une femme qui vient d'accoucher, on ne s'habille pas en survêtementpour aller à un mariage, etc.) Par ailleurs, chaque est à sa place, le monde est ordonné et les repères de l'existencesont fixes : le monde est fini, c\'est-à-dire qu'il n'entraîne pas des considérations sans fins ni des questionsabyssales.

Et ce sont justement ces questions qu'on s'empêche de découvrir et de poser.

Dès lors, tout peutparaître « évident » et l'étranger à la philosophie ne se doute pas que cette évidence est trompeuse.

Il est hostile àtout ce qui vient troubler son quotidien, ses habitudes et ses idées toutes faites, il n'est pas ouvert, justement, àce qui lui est étranger : « les possibilités peu familières sont rejetées avec mépris.

» Que quelqu'un puisse êtrehomosexuel, ou vivre selon un autre modèle de vie, ou en fonction des préceptes d'une autre religion que la siennerisque de lui paraître intolérable. 2.

Intérêt de l'esprit philosophique ? a.

L'esprit philosophique n'est pas exclusivement celui du « philosophe » Or, il en va tout autrement dans le cas où une personne est disposée à faire preuve d'esprit philosophique, au senslarge du terme – car Russell ne parle pas ici des spécialistes qui pratiquent la philosophie comme métier.Soudain, apparaît que « même les choses les plus ordinaires de la vie quotidienne posent des problèmes auxquels onne trouve que des réponses très incomplètes ».

Imaginons qu'il vienne d'y avoir une bagarre dans la cour.

Aupremier abord, elle provient d'une dispute, qui a dû se prolonger en insultes avant qu'on en vienne aux mains.

Maisd'où provient cette violence ? Pourquoi certains sujets de discussions fâchent-ils plus que d'autres ? Pourquoicertaines insultes blessent-elles davantage ? Et parfois différemment en fonction des personnes ou des groupessociaux ? Prenons un autre exemple.

Un élève travaille mal ou pas du tout à l'école.

Le professeur dispose finalementde peu d'éléments pour comprendre la situation.

Il peut se référer au comportement, à l'apparence de travail et desérieux (parfois feint…), ou encore aux notes, simplement quantitatives.

Mais s'agit-il de paresse, de manquede maturité, de problèmes de méthode hérités des années précédentes, de difficultés familiales, de passagetemporaire par un état amoureux intense ou d'une période dépressive ? Et pourquoi parfois se sent-on de mauvaisehumeur ou rempli de gaieté sans raison apparente ? Pourquoi un tableau, une image télévisée ou une musique noustouchent-ils à ce point ? Pourquoi tombons-nous amoureux de X et pas de Y, tout aussi joli(e) ou tout aussiintelligent(e) selon nos critères d'estimation ? Bref, tout ce qui nous arrive au quotidien peut susciter desinterrogations à tendance philosophique, nous confronter à des questions problématiques sur lesquelles il est difficilede trancher avec des preuves ultimes. b.

L'incertitude est-elle une faiblesse ? Dès lors, on pourrait considérer que la philosophie conduit au scepticisme, c\'est-à-dire au doute généralisé et à lathèse selon laquelle aucune de nos connaissances ne présente les garanties suffisantes de vérité.

Et il est vraiqu'elle n'est « pas en mesure de nous donner avec certitude la réponse aux doutes qui nous assiègent ».Cependant, il s'agit de bien comprendre que ces doutes ne viennent pas seulement d'une faiblesse de l'esprithumain, de son incapacité à connaître précisément tout ce qui l'entoure.

Ils proviennent du réel lui-même : c'est luiqui est complexe et paradoxal.

Le doute est donc un signe d'ouverture, il peut advenir lorsque l'on a la forcenécessaire pour assumer le vertige de la vérité.

En effet, celle-ci n'est pas la simple « évidence » ; nous n'accédonspas par une simple certitude (subjective), immédiate et sans effort.

Comme pour les rites d'initiation dans lessociétés traditionnelles, où les enfants traversent des épreuves pour entrer dans l'âge adulte, l'accès à la véritéexige que l'on soit prêt à subir des épreuves intellectuelles, qui passent par le doute et le questionnement. c.

L'ouverture infinie au monde du possible Dès lors, il est vrai que nous sortons du confort et de la stabilité des idées toutes faites.

Mais cette démarche «peut tout de même suggérer des possibilités qui élargissent le champ de notre pensée ».

Avant Freud, il n'existaitaucune théorie valable pour expliquer les rêves, comprendre les névroses et les traiter, ou encore proposer uneanalyse cohérente des lapsus ou de l'oubli de certains mots (cf.

Psychanalyse de la vie quotidienne).

On considéraitaussi généralement les « fous » comme des anormaux, des gens qui avaient perdu la raison ou qui étaient hantéspar des démons.

Grâce à sa réflexion sur les mécanismes inconscients, Freud a su établir un lien entre la folie et la. »

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