Devoir de Philosophie

Comment prenons-nous conscience de notre propre corps et le distinguons-nous des objets extérieurs ?

Publié le 10/10/2009

Extrait du document

conscience

xxx ?

CONSEILS PRELIMINAIRES    1. Sujet intéressant qui exige pour être bien traité que l'élève se réfère sans cesse à sa propre expérience d'une part, et d'autre part, ait quelques notions de psychologie pathologique et de psychologie de l'enfant.  2. La question posée concerne la conscience qu'à un certain moment de notre évolution psychologique, nous prenons de notre corps — conscience d'une espèce particulière, car notre corps nous apparaît à la fois comme un objet et comme notre corps, c'est-à-dire le centre de notre connaissance et de notre action.  3. La psychologie de l'enfant nous apprend que l'enfant, tout d'abord, ne se distingue pas consciemment du milieu qui l'entoure, mais au contraire y est comme « englué «. Peu à peu, à l'aide des jugements négatifs, il se situe comme centre affectif et privilégié. Peu à peu, cette conscience excessive de soi se rationalise et l'enfant aperçoit qu'il est un corps parmi les autres corps. La psychopathologie (en particulier les cas de dépersonnalisation ou de troubles de la personnalité) fournira d'intéressantes indications pour traiter le sujet.    PLAN    Préambule. — Ce problème ne se pose pas au sens commun de l'adulte, qui l'a déjà résolu. Son intérêt sur le plan de la psychologie.  I. — Formation de la conscience du corps :  1. Plan d'indifférenciation.  2. La double perception.  3. Le centre de perspective et d'action. II. — Eléments de la conscience du corps :  1. Sensations cénesthésiques.  2. Sensations kinésiques.  3. Le centre comme instrument de notre action.  III. Le corps et l'esprit :  1. L'idée du corps et le corps.  2. Indications fournies par la psychopathologie.  3. Union de l'âme et du corps.  Conclusion. — Notre corps appartient au monde extérieur. Il est la mesure de notre pouvoir sur le monde extérieur.   

conscience

« expérience déjà rationnelle.

Il apprend à distinguer son propre corps du monde extérieur.

C'est l'époque de latroisième année, dite souvent du « moi, je ».

L'enfant tout naturellement se considère comme le centre du inonde etil faudra de longues années pour qu'il corrige cette impression et se situe plus modestement et surtout plusrationnellement à sa place.

La conscience de son corps gardera cependant sa saveur particulière.

L'adulte a beaune pas ignorer que son corps n'est qu'un corps parmi beaucoup d'autres :« Guenille si l'on veut, ma guenille m'est chère ».

Cette pensée du bonhomme Chrysale exprime une réalitépsychologique importante : notre corps garde et doit garder une importance particulière chez l'homme bien portant.C'est en effet, pour lui, un centre de perspective et d'action.Quels sont donc les éléments qui composent cette conscience du corps chez l'adulte en bonne santé ? (Nousprécisons que cet adulte est en bonne santé à la fois physique et psychologique, car nous verrons que des troublesphysiques ou psychologiques entraînent des altérations de notre conscience du corps comme l'ont montré lesrecherches du docteur Marie.

Le premier élément de la conscience du corps consiste dans les sensationscénesthésiques, c'est-à-dire dans cette « sensation commune » que nous donne notre métabolisme vital.

Lacénesthésie se compose de la conscience que nous avons de nos fonctions conscientes (par exemple perceptionsvisuelles, auditives, olfactives, etc..) mais aussi des sensations vagues, confuses que nous donnent nos fonctionsqui ne sont pas directement conscientes et qui relèvent du système nerveux sympathique et parasympathique.

Onpeut même, comme le faisait Maine de Biran, parler de cénesthésie morale pour désigner ce sentiment de malaise oude bien-être que la psychanalyse renverrait à notre inconscient.

On comprend pourquoi tel ou tel trouble organiqueou telle ou telle névrose peuvent altérer gravement la conscience que nous avons de notre corps.Mais cet élément que nous venons de dégager à partir de notre description est statique.

Il faut inclure aussi dans laconscience que nous avons de notre corps les sensations kinésiques c'est-à-dire les sensations de mouvement.Notre corps est perçu non seulement comme un centre de perception mais aussi comme un centre d'action.

Nousavons parlé déjà de cette saveur personnelle qu'a pour l'enfant l'idée de son corps.

Elle existe aussi pour l'adulte quisait, rationnellement cette fois, que son corps est le support de ses instincts, de son affectivité, de ces élans desympathie ou d'antipathie qu'il éprouve à l'égard des êtres et du monde et qui donnent à toute sa vie une saveuroriginale et une authenticité.Enfin, dans notre conscience du corps entre aussi l'expérience que nous avons de notre pensée qui sans doute n'estpas à proprement parler dans le corps ou en quelqu'endroit précis du corps, mais qui est liée à lui et qui n'est paspossible sans lui.

On comprend aux termes de cette description combien il est difficile de parler de conscience du corps sans parler deconscience tout court.

Car c'est par notre esprit, par notre pensée que nous avons l'idée de nous-mêmes.

L'âme etle corps, comme l'a dit Descartes, sont intimement unis et l'on ne saurait étudier la conscience que nous avons denotre corps et l'idée que nous nous en faisons sans étudier aussi notre situation d'être conscient et notre faculté deformer des idées.Kant considérait la conscience que nous avons de notre corps comme une « intuition empirique indéterminée ».Autrement dit, notre corps est un objet qui se situant dans l'espace et dans le temps devient, en conséquence, trèsfacilement un objet; mais il n'en reste pas moins que nous le connaissons aussi autrement, de l'intérieur, dans sonunité synthétique par une vue directe ou intuition, par une expérience (empirique) qui reste sans cesse au-delà dela détermination.La psychopathologie nous apprend à quel point sont nombreux les éléments qui interviennent dans notre consciencedu corps; des troubles organiques entraînent des maladies de la personnalité; mais des chocs purementpsychologiques aboutissent au même résultat (dépersonnalisation, paranoïa, etc.).Qu'est-ce à dire, sinon que notre vie forme un tout, et qu'une condition — et non des moins importantes — de notrepensée est un corps sain et une conscience adaptée de ce corps, c'est-à-dire une conscience exacte de sa placeet de ses possibilités dans le monde ?. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles