Comment penser une société juste et réalisable ?

« que si l'on supprime l'institution de l'Etat.

C'est le vœu de la doctrine communiste formulée par K.

Marx, qui entendsubstituer « aux gouvernement des hommes » le « gouvernement des choses ».

Ainsi la priorité ne sera plus donnéeà la production des choses, mais à la formation des hommes et à leur épanouissement, puisqu'ils seront libérés deleur dépendance vis-à-vis de la production, et partant, des rapports de domination que celle-ci instituait entre eux.- Une société indépendante d'un Etat dominateur est réalisable si les individus qui la composent ont fortementintégré le sentiment de justice.

Ainsi, les hommes doivent dominer leurs passions naturelles qui les porteraient àrechercher leurs propres intérêts au détriment des autres.

Ils doivent être conscients de la nécessité d'êtretempérant, pour parvenir à trouver l'équilibre juste qui permette la viabilité de la société.

C'est donc l'éducation deshommes qui semble primordiale pour qu'une société juste soit réalisable.

C'est ce qu'affirme Platon tout au long de laRépublique .

C'est par l'éducation que les hommes deviendront plus sages, et comprendrons la place qu'ils doivent occuper dans la cité.

La transmission des valeurs de génération en génération est essentielle pour assurer lefondement d'une société juste, sa stabilité et sa pérennité.

Pour Platon, non seulement une bonne éducation quirend les citoyens responsables rend toute lois et toute répression inutile, mais encore elle développe la préventionen formant des sujets autonomes et justes. - Dans la Critique de la raison pure , Kant défend la République de Platon contre l'accusation d'être impraticable.

Pour Kant, la justice n'est pas uneidée qui dérive de l'expérience, mais qui est déjà a priori dans la raison, et s'érige en principe régulateur qui enjoint l'homme à agir avec justice.

Lavolonté des hommes doit librement réaliser un ordre juridico-social où lajustice régnera.

C'est donc à la fois par nature et contre-nature que lasociété juste se réalise, dans la mesure ou l'homme dépasse ses tendancesnaturelles à rechercher son intérêt particulier, et prend pour maxime de sonaction le principe de justice, en pliant librement sa volonté à la loi de laraison.Kant énonce, en ce sens, un critère, valable avant toute expérience etuniversellement : n'est moralement légitime qu'un droit qui donne à chacun lemaximum de liberté compatibles avec la liberté des autres.

Ce qui signifie quetoutes les actions qui concordent avec les conditions universelles decompatibilité sont juridiquement licites.

Et puisque tout acte compatible avecla liberté d'autrui est autorisé, le principe de tous les droits de l'homme senomme « liberté égale ».

Conclusion : Nombre de penseurs ont imaginé des sociétés justes, mais dont la réalisationeffective semblait inaccessible.

A l'évidence, le souhait d'une société juste n'implique nullement les moyens de sa réalisation.

Si l'on peut penser que la société est juste lorsqu'elle estsubordonnée à une justice légale, c'est-à-dire à un appareil judiciaire associé à une instance de pouvoir, alors unesociété juste et réalisable est facilement pensable.

Cependant, si on prend en compte les faits, on s'aperçoit qu'unejustice légale n'est pas une justice véritable.

Elle reste arbitraire, et court le risque de favoriser certains audétriment des autres.

De plus, elle exige des rapports hiérarchiques qui entraînent des inégalités entre les hommes.On peut alors penser que la justice est à rechercher dans la nature, et que la société ne peut être juste que si elleest conforme aux lois naturelles et respecte l'ordre naturel des choses.

Mais encore une fois, la réponse n'est passatisfaisante, car les hommes sont naturellement entraînés par des passions qui les mènent à des conduitesinjustes.

Il faut alors penser l'idée de justice comme un fait de la raison, et l'on comprend alors qu'une société justeest réalisable si les hommes soumettent leur volonté à l'idée ultime de justice, qui n'est pas une justice particulièremais une justice universelle.

C'est donc en cultivant la sagesse et en subordonnant notre volonté à notre raison quel'on peut espérer réaliser la société la plus juste.

On retrouve ainsi la volonté platonicienne de réaliser une sociétédont les philosophes seraient les rois.. »