Devoir de Philosophie

Comment concevez-vous les rapports de la science et de la philosophie ? La philosophie doit-elle tenir compte de faits et d'idées étrangers au domaine scientifique ?

Publié le 27/02/2008

Extrait du document

philosophie
Vous verrez ainsi que la spécialisation scientifique ne répond pas entièrement au voeu de l'esprit, lequel aspire à une explication une, totale, définitive de l'univers; que la philosophie se pose des problèmes qui débordent, non seulement en étendue, mais en profondeur (le problème de Dieu par exemple) la compétence de la science ; que le philosophe juge la science elle-même, s'interroge du moins sur la valeur de la connaissance et aussi sur les fondements derniers de l'action, etc. Au point de vue des méthodes, vous constaterez l'impuissance des thèses philosophiques à recueillir l'unanimité des suffrages, et l'impuissance à progresser dont la philosophie semble frappée ; en revanche, vous vous rappellerez que les méthodes scientifiques semblent à leur tour incapables d'atteindre l'être dans son fond et les êtres dans leur individualité, etc. b) Si nous insistons sur la seconde question du texte, nous serons amenés à préciser ou à corriger ces divers points: 1) la science n'existe pas, il existe des sciences et, d'une part, un type de connaissance dit scientifique, d'autre part un esprit scientifique. Envisageons donc sous le nom de science (au singulier) ce type de connaissance et cet esprit. Nous pourrions alors résumer le concept de science en disant qu'il représente un effort pour introduire dans tous les domaines la double exigence de l'intelligibilité et de la positivité. En principe, donc, pas de limites assignables par avance à l'objet de la science. C'est ce qu'il y a de fondé dans l'idée d'A. Comte suivant laquelle l'émancipation successive des sciences doit finir par supprimer la métaphysique. 2) A ce point de vue, ce qui distinguerait présentement la science de la philosophie, ce sont des différences de méthodes : d'une part, la science met sa foi dans la spécialisation, la philosophie préfère les explications systématiques, et cela correspond aux deux moments de toute connaissance : analyse et synthèse ; d'autre part, le savant s'efforce d'appliquer ses procédés à des objets ou à des points de vue toujours nouveaux, il avance ; le philosophe réfléchit sur ces procédés eux-mêmes, il approfondit dans la direction de l'esprit qui fait la science. Si l'on s'en tenait à ces considérations, il n'y aurait donc pas lieu d'affirmer que la philosophie doive tenir compte de faits et d'idées étrangers au domaine scientifique.

Liens utiles