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Colloque sentimental, Paul Verlaine (Commentaire)

Publié le 20/07/2010

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verlaine

Bien des poèmes évoquent un amour brisé. C’est un amour de ce genre que Verlaine, poète symboliste de la 2ème moitié du 19ème siècle évoque ds le poème Colloque Sentimental, extrait du recueil Les Fêtes Galantes, inspiré des tableaux du peintre Watteau (18ème).  Dans ce poème à la forme originale, puisqu’il n’est constitué que de distiques, il dépeint un décor étrange de tonalité fantastique, où 2 êtres dialoguent, évoquant le souvenir qui ressurgit et l’oubli qui l’efface.    I. Un lieu étrange, de tonalité fantastique    a) Le cadre    Le lieu est présenté ici sous un double aspect. Tt d’abord comme un parc, connu sans doute des 2 ê puisque le poète utilise l’article défini «le«. Ms le parc, lieu conventionnel des rencontres amoureuses (de nos jours comme au 18ème), est ici extrêmemt dégradé, comme en témoignent le qualificatif «vieux« v.1,5, ou la présence à l’avt-dernier vers d’«avoines folles«.  Le lieu est en fait humanisé, mais doté de caractéristiques qui le déprécient. Présenté comme capable d’éprouver des sentiments par l’adj «solitaire« v.1, 5, il ne connote que le sentimt de solitude ou d’abandon. «glacé«, v.1, 5, qt à lui suggère l’hiver ou mm la mort.    b) Le temps    Le mmt choisi est la nuit : heure propice aux manifestation de l’au-delà, elle s’ajoute aux caractéristiques du lieu pr créer une atmosphère effrayante.  Peuplée de «formes« v.2 indistinctes d’abord, puis mx perçue ds leur apparence macabre (deux spectres v.6), elle est mm personnifiée puisque dotée de sens (dernier v.). Le vbe «entendit«, cpdt au passé sple (fait ponctuel ds un passé lointain) diffère du vbe «écouta«. Si elle est dotée de capacités auditives, la nuit, témoin du dialogue, paraît le percevoir sans s’y intéresser.  Le tps d’ailleurs n’est pas évoqué ici d’une façon chronologique : cette confus° temporelle ajoute à l’aspect inquiétant de la scène. Au v.2, le passé cpsé «ont passé« paraît indiquer une act° achevée. L’express° adverbiale «tt à l’heure« n’ajoute guère de précis°. Or, aux v.3-4 st utilisés des psts qui semblent antérieurs au passé composé «ont passé«. Le 3ème distique évoque à nouveau par le mm tps du passé cpsé (ont évoqué) le mmt considéré comme achevé, dès le 1er distique. 4 strophes de 2 vers rapportent ensuite le dialogue, nécessairemt antérieur au départ des spectres. Le dernier distique souligne par l’impft «ils marchaient« leur attitude pdt le dialogue ; le passé sple «entendit« (v.16) rejette enfin ds un passé très lointain (et dépourvu d’intérêt : et la nuit seule entendit) leurs propos. Cet aspect flou du tps s’ajoute dc à celui du lieu pr créer une impress° des + étranges.    c) Les personnages    Après avoir été dépeints slmt comme des silhouettes peu distinctes (deux formes), les persos ne prennent figure + humaine que pr évoquer des ê défunts, à l’âme tourmentée. Le mot «spectre« en effet, aux sonorités très dures, succède à la 1ère vis° globale encore floue pr connoter la mort, ms aussi l’insatisfact°. Car le fantôme, à l’inverse des autres défunts immobiles à jms, hante pr tjrs certains lieux. 2 gpes de termes évoquent ici le mvmt auquel cette sorte d’ê semble condamnée à jms (v.2, 15 : ont passé, marchaient).  De +, outre leur silhouette, certains points précis st dépeints, ms de manière très péjorative. Les yeux et les lèvres, constantes du discours amoureux car il permettent d’ordinaire d’exprimer les sentimts ou de communier ds l’amour, sont ici victimes d’une décomposit° (rapprochemt par les sonorités de «mort« et «molles« v.3) physique, contrastant avc l’aspect immatériel que l’on prête d’ordinaire aux fantômes.  2 images de la mort se superposant dc ici, celle de la décomposit° du cadavre (ici «déambulant«) et celle du fantôme, incapable de trouver le repos éternel. Mm la parole qui leur est prêtée témoigne de leur dégradat° physique : s’ils parlent, c’est de façon à peine perceptible (v.4, 16).  Le narrateur de cette scène (ici représenté par le prnm indéfini «on« au v.4, et assimilable p-ê au poète) est le seul, avc la nuit personnifiée à pouvoir distinguer ce discours chuchoté.    II. Un dialogue pathétique    a) Un couple apparent    Les 2 ê forment de l’extérieur un couple. Bcp de pronoms persos ou d’adj possessifs les présentent en effet réunis (notre v.7, nous, nos, v.12). Ils sont aussi constitués en couple apparent par les express° «deux formes«, «deux spectres« v.2, 6, ou par leurs caractéristiques communes (v.3). De mm, le pronom perso «ils« v.15, renforcé par l’adj «tels«, les réunins à nouveau ds la vis° finale. Ms en fait, les 2 ê st profondémt désunis.    b) Une désunion profonde    Nous avons peu d’indice sr l’identité du 1er perso. Est-il homme ? Est-il femme ? Au 19ème siècle, l’homme prenait svt l’initiative du dialogue amoureux. Ce 1er protagoniste serait dc un homme, à � qu’on ne considère que la mort ait effacé les caractères physiques qui d’ordinaire séparent les 2 sexes. Ce 1er perso en tt cas utilise le voc de l’amour-passion, comme en témoignent les mots «extase, coeur, âme, beaux jours, bonheur indicible« v. 7-11. L’amour paraît donc idéalisé par cet ê, qui l’évoque à la x sr le plan physique (v.12 joignons nos bouches), ms aussi sur le plan affectif (coeur, rêve v.9-10), voire spirituel. Les mots «âme« et «extase« donnent en effet une dimens° presque mystique à l’amour.  L’exaltat° de cette créature (finalemt énigmatique, dc assimilable à tt lecteur), son élan, sa ferveur sont soulignées par l’interject° «Ah !« au début d’une principale exclamative, ses quest° pressantes et ses exclamat°. Ses répliques st en général + longues. Son langage est svt métaphorique, voire allégorique. Au v.7, la tournure impersonnelle «Te souvient-t-il« au lieu de «te souviens-tu«, montre qu’il aimerait que la force de l’amour l’amène à ressurgir de lui-mm ds le coeur de l’autre.  Chez le second perso au contraire, il y a oubli total et reniemt du passé. Ceci est traduit d’abord par une réplique lapidatoire (Non v.10) mise en relief en fin de distique, puis par une formule très vague (c’est possible v.12). La seule réponse plus longue qu’il fait à l’autre est constituée par l’invers° péjorative des termes employés par le 1er : bleu, le ciel ≠ ciel noir ; grand l’espoir ≠ l’espoir a fui vaincu. A l’optimisme du 1er succède dc une allégorie de la défaite. Il répond ainsi au moyen d’un double chiasme, d’une façon tt à fait opposée à ce que désirait l’autre. Les termes détachés par des virgules ds le discours du 1er (bleu, le ciel, et grand,…) en sont d’autant + niés.  Le 1er de tte façon n’évoquait qu’au passé l’amour qui les avait réunis (le passé v.6, ancienne v.7, idée d’achèvement connotée par «qu’il m’en souvienne« v.8 ou l’adj «tjrs« réclament une continuité du passé ds le prst ; voir aussi l’impft v.12, 13). Il ne prétend dc pas éprouver encore de l’amour dans le prst ; ce qu’il voudrait, c’est s’entendre dire plutôt qu’il a été et qu’il est encore aimé par l’autre. C’est la preuve de sa part d’un certain égoïsme, traduit en particulier v.9-10, où il tente de savoir s’il est tjrs essentiel aux yeux et au coeur de l’autre.    C’est dc un poème qui traduit à merveille, dans un cadre, un lieu, et à travers des personnages symboliques, la mort de l’amour…

 

« Colloque sentimental « est un poème écrit par Paul Verlaine, auteur français du XIXe siècle. Ce poème apparaît en dernière position du recueil Les fêtes galantes, publié en 1869. Dans ce dernier poème, Verlaine évoque la rencontre de deux êtres qui se sont aimés. Ce poème apporte à ce recueil qui parle des sentiments amoureux, une touche funèbre par la disparition des sentiments due aux effets du temps.

Comment Verlaine, poète du symbolisme, met-il en place la tristesse dans ce poème ?

Pour répondre à cette question, nous analyserons tout d’abord le décor puis les personnages et enfin les effets du temps dans ce poème.

 

Une atmosphère pesante apparaît dans ce poème « Colloque sentimental «.

En effet, Verlaine qui a composé ce poème en 8 distiques, a utilisé les 3 premières strophes pour présenter un décor ténébreux et mystérieux. Pour produire un effet de tristesse, il a employé les rimes plates (AABB) qui connotent la monotonie.

De plus, cette impression de tristesse est accentuée par le champ lexical de l’abandon présent à travers les expressions « vieux «, « solitaire « et « avoines folles « ainsi que par le froid représenté par le mot « glacé «. Ces champs lexicaux installent une atmosphère froide donc ténébreuse.

Le mystère est quant à lui instaurer par les expressions « nuit «, « vieux parc «, « formes « et « spectres «. Ces expressions font penser aux récits fantastiques. Le fait que les personnages n’aient pas d’identité précise, accentue cette idée. Ce poème à donc une certaine forme de mystère.

Dans ce poème de Verlaine, le décor installe une atmosphère mystérieuse et triste.

 

Dans ce poème, apparaît aussi un dialogue entre deux personnages. Ce dialogue est situé entre les strophes 4 et 7. Cependant, les personnages sont présenté et annoncé dans la première partie du poème, la partie descriptive et narrative.

Les deux personnages n’ont pas d’identité, en effet ils sont présentés comme des « formes « et des « spectres «. De plus « leurs yeux sont morts et leurs lèvres sont molles «, la vie n’est pas présente en eux. Ils sont donc deux personnages anonymes qui ne vivent pas.

Au théâtre, le dialogue à une valeur conflictuelle, les personnages sont en général opposés. Dans ce poème, cette valeur est confirmée par les différences entre le premier personnage et le second. Tout d’abor, le premier personnage emploie les pronoms personnels et les adjectifs possessifs à la 2eme personne du singulier (tu), il utilise donc le tutoiement qui symbolise l’intimité. Alors que le second personnage marque sa volonté de garder des distances en employant le vouvoiement.

Ensuite, on remarque une opposition entre les phrases longues et hyperboliques (« extase «, « bonheur indicible «) qui exprime la volonté de raviver l’amour du premier personnage, avec les réponses courtes et négatives du second. Celui-ci répond aux sentiments par la raison en employant « pourquoi «, il est dans le refus de l’amour.

De plus, le présent et l’adverbe « toujours « montre que le premier interlocuteur est dans l’idée d’une continuité des sentiments. Le second quand a lui, est dans le refus puisqu’il répond de manière pessimiste « l’espoir a fui, vaincu «.

Les deux personnages du poème sont donc opposés puisque l’un veut faire renaître les sentiments alors que l’autre les dénigre.

 

Le temps et plus particulièrement les effets du temps jouent un rôle important dans ce poème. En effet, l’aspect de monotonie est renforcé par la répétion au vers 1 et 5 de la phrase « Dans le vieux parc solitaire et glacé, «. Cela produit l’effet d’un cycle, donc de la monotonie.

La succession des temps de l’indicatif provoque un effet de longueur.

Le passé composé associé à l’expression « tout à l’heure « donne l’impression d’un passé proche dans les premières strophes. Ensuite, le premier personnage emploie le présent et l’imparfait car son bonheur est dans le passé mais il veut qu’il ait un lien avec le présent. Le second interlocuteur emploie alors du passé simple qui rompt avec l’idée de faire revivre les sentiments. Ce passé simple montre la fin définitive du poème et donc des sentiments. Il provoque lui aussi un effet de tristesse.

Le temps est donc très important au poème puisqu’il est la cause de l’éloignement des personnages.

 

Dans ce poème, Verlaine met en place la tristesse par un décor ténébreux, mystérieux d’une part et par la confrontation de deux anciens amants qui sont aujourd’hui totalement étranger.

 

verlaine

« COLLOQUE SENTIMENTAL COLLOQUE SENTIMENT AL Dans le vieux parc solitaire et glacé, Deux formes ont tout à l'heure passé.

Leurs yeux sont morts et leurs lèvres sont molles, Et l'on entend à peine leurs paroles.

Dans le vieux parc solitaire et glacé, Deux spectres ont évoqué le passé.

- Te souvient-il de notre extase ancienne? - Pourquoi voulez-vous donc qu'il m'en souvienne? - Ton cœur bat-il toujours à mon seul nom? Toujours vois-tu mon ame en rêve?- Non.

- Ah ! les beaux jours de bonheur indicible Où nous joignions nos bouches! -C'est possible.

- Qu'il était bleu, le ciel, et grand, l'espoir! - L'espoir a fui, vaincu, vers le ciel nmr.

Tels ils marchaient dans les avoines folles, Et la nuit seule entendit leurs paroles.. »

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