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Bergson: Qu'est-ce qui distingue l'homme de l'animal ?

Publié le 27/02/2008

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L'homme est le seul animal dont l'action soit mal assurée, qu hésite et tâtonne, qui forme des projets avec l'espoir d réussir et la crainte d'échouer. C'est le seul qui se sente sujet à la maladie, et le seul aussi qui sache qu'il doit mourir. L reste de la nature s'épanouit dans une tranquillité parfaite Plantes et animaux ont beau être livrés à tous les hasards, i ne s'en reposent pas moins sur l'instant qui passe comme i le feraient sur l'éternité. De cette inaltérable confiance nous aspirons à nous quelque chose dans une promenade à la campagne, d'où nous revenons apaisés. Mais ce n'est pas assez dire. De tous les êtres vivant en société, l'homme est seul qui puisse dévier de la ligne sociale, en cédant à d préoccupations égoïstes quand le bien commun est en cause partout ailleurs, l'intérêt individuel est inévitablement coordonné ou subordonné à l'intérêt général. Cette double imperfection est la rançon de l'intelligence. L'homme ne peut pas exercer sa faculté de penser sans se représenter un ave incertain, qui éveille sa crainte et son espérance. Il ne peut pas réfléchir à ce que la nature lui demande, en tant qu'elle a fait de lui un être sociable, sans se dire qu'il trouverait souvent son avantage à négliger les autres, à ne se soucier de lui-même. BERGSON

questions indicatives L'homme est « le seul animal « qui fait quoi ? A cause de quoi, selon Bergson ? Importance de son insertion dans « le temps « à cet égard ? L'homme est « le seul... de tous les êtres vivant en société « qui fait quoi ? A cause de quoi, selon Bergson ? Pourquoi ces « deux caractéristiques « sont-elles réunies dans le même texte ? Qu'est-ce que ce texte tente d'approcher, de montrer ?  

Introduction : Qu’est-ce qui distingue l’homme de l’animal ? Depuis l’antiquité, la philosophie s’interroge sur la spécificité de l’homme, et tente d’apporter une réponse à ce questionnement dans une étude comparative de l’homme avec l’animal. C’est dans une telle perspective anthropologique que se place Bergson au début de ce texte, extrait de son ouvrage Les deux sources de la morale et de la religion. Si l’homme est un animal, qu’est-ce qui fait sa différence avec les autres êtres vivant du monde organique ? En d’autres termes, qu’est-ce qui fait d’un être un homme, ou qu’est-ce qui fait son humanité ? C’est en partant de cette problématique que Bergson va exposer son point de vue sur la nature humaine, en remettant d’abord la spécificité humaine dans la conscience de l’homme de sa propre finitude, puis dans sa nature à la fois individualiste et sociable, pour finalement conclure que ces particularités propres à l’homme sont le résultat de l’intelligence humaine.

 

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« Bergson marque explicitement une étape dans l'argumentation du discours en écrivant « mais ce n'est pas asse dire».

Le premier constat n'était pour l'auteur que l'exposition d'une facette de l'homme, et en aucune façon sadéfinition complète.- Après avoir envisagé le comportement humain parmi l'ensemble de la nature, Bergson restreint ici son regard encomparant l'homme avec les autres « êtres vivants en société ».

Il pose comme acquis le fait que l'homme est unêtre sociable, et cherche à en relever les particularité à travers cette dimension spécifique.- La spécificité de l'homme au sein de la société réside dans une contradiction : pour Bergson, l'homme est à la foisindividualiste et sociable.

En fait, le caractère social est posé comme premier, et comme un principe naturel del'homme, et c'est en tant que « déviant » que l'homme égoïste se distingue.

L'homme est capable de s'opposer à lanature, et de privilégier ses propres intérêts à l'intérêt collectif, ce qui ne se voit pas ailleurs (chez les autresvivants) pour l'auteur.

Une fois encore, c'est le libre-arbitre de l'homme que révèle Bergson dans cette constatation,car l'homme n'est pas conditionné par la nature, mais est capable de s'y soustraire pour agir selon son envie etcontre le bien commun, qui fait loi « partout ailleurs ». 3ème partie : conclusion par induction : l'homme est doué d'une intelligence supérieure. - Le troisième mouvement du texte procède d'un retour sur les énoncés précédents, le constat d'une « doubleimperfection » chez l'homme, envisagée comme la conséquence de l'intelligence humaine.

L'auteur aboutit donc àune conclusion par induction (en induisant la cause des effets), puisqu'il stipule que si l'homme se distingue ainsidans la nature, c'est du fait de son intelligence spécifique.

L'intelligence est donc la cause (« la rançon », c'est-à-dire le résultat) de la conscience réflexive de l'homme sur sa propre finitude, comme elle est cause de soncomportement égoïste.- Pour Bergson, c'est parce que l'homme est doué d'une intelligence, qu'il définit comme « faculté de pensé », ainsique par l'action de « réfléchir », qu'il est porté à réfléchir sur lui-même, et donc, dune part, à se regarder commeêtre mortel, et d'autre part, à défier la nature qui ne peut rien imposer à sa volonté consciente.

L'homme, du fait deson intelligence, n'est pas soumis aveuglément aux lois de la nature comme les autres vivants, mais est capable dese détacher du milieu naturel dont il est issu pour opérer un regard réflexif sur lui-même, et partant, sur sescapacités d'agir et les conséquences qui en résultent.- On peut alors étendre la conclusion de l'auteur à une conclusion implicite, déjà en œuvre depuis le début du texte: celle de la liberté humaine.

C'est donc grâce à son intelligence spécifique que l'homme peut exercer son libre-arbitre, et se distinguer ainsi du reste du monde vivant. Conclusion : Le premier mouvement du texte est introduit par un questionnement sur la nature de l'homme et sa spécificité parrapport aux autres êtres vivants.

Cette intention de produire une anthropologie laisse finalement place à la définitionde l'intelligence humaine, démontrée par induction, en remontant des effets – ici, le constat de l'existence d'uneconscience réflexive chez l'homme et le constat de son libre-arbitre – à la cause : l'intelligence humaine.

Ainsi, toutela spécificité de l'homme réside dans l'intelligence humaine et l'usage qui en est fait.

La fin dernière à laquelle aboutitle raisonnement argumentatif de l'auteur est en définitive la cause première de ce qu'il a commencé par établir, lepremier principe de l'homme, et ce dont résultent ces comportements déviant par rapport à la nature.

C'estfinalement le libre-arbitre de l'homme qui est affirmé implicitement dans ces dispositions de l'homme, qui témoignentalors non seulement de l'intelligence humaine, mais par conséquent de sa liberté de délibérer et d'agir par sa proprevolonté.

Bergson montrera dans son œuvre qu'à travers ces hésitations et ces tâtonnements comme à travers cecomportement individualiste, l'intelligence humaine est capable de s'assurer une prise sur les choses, avec de loin enloin la possibilité d'actes créateurs instaurant de nouvelles relations aux choses.. »

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