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Bergson et le philosophe

Publié le 27/02/2008

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bergson
Le philosophe étudie le plus souvent une chose que le sens commun a déjà désignée par un mot. Cette chose peut n'avoir été qu'entrevue ; elle peut avoir été mal vue ; elle peut avoir été jetée pêle-mêle avec d'autres dont il faudra l'isoler. Elle peut même n'avoir été découpée dans l'ensemble de la réalité que pour la commodité du discours et ne pas constituer effectivement une chose, se prêtant à une étude indépendante. Là est la grande infériorité de la philosophie par rapport aux mathématiques et même aux sciences de la nature. Elle doit partir de la désarticulation du réel qui a été opérée par le langage, et qui est peut-être toute relative aux besoins de la cité : trop souvent elle oublie cette origine, et procède comme ferait le géographe qui, pour délimiter les diverses régions du globe et marquer les relations physiques qu'elles ont entre elles, s'en rapporterait aux frontières établies par les traités. Henri BERGSON.

Ce texte traite de la philosophie et de son rapport au langage. Le constat du texte est que l’objet du philosophe est le mot. Contrairement au mathématicien qui dispose d’un objet spécifique, le philosophe a un objet qui est commun à tous. La philosophie travaille sur les mots, et ceux-ci ne sont pas réservés au philosophe, ni même établis par le philosophe. Or peut-on se fier au langage ? Le langage n’a-t-il pas une origine qui en fasse un objet délicat à manipuler ? Tout le problème du texte tourne autour de ce qu’est le langage, de sa fiabilité, et des conséquences de cela pour la philosophie. Notre texte se divise en deux parties, la première (jusqu’à « indépendante «) esquisse une critique du langage, la seconde partie tire les conclusions pour la philosophie de cette critique.

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