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Bac 2010 - TS: Dépend-il de nous d'être heureux ?

Publié le 22/02/2012

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Le bonheur peut se définir comme la chose la plus communément recherchée par l'ensemble des hommes. Il peut être défini comme le but de l'existence. Relativement à son sens étymologique, le bonheur se définit comme un état stable et durable de satisfaction. En ce sens, il mêle nos plaisirs, nos besoins, et nos désirs à la réalité. Cependant, la question que pose le sujet nous invite à réfléchir sur la réalité ou l'effectivité de ce bonheur dans sa recherche. Plus simplement, si le bonheur semble être personnel dans le sens où il est le reflet de nos aspirations, de nos désirs dont mus par notre volonté, il n'en demeure pas moins que nous vivons en communauté au desquelles les individus sont en concurrence souvent pour les mêmes objets. Il y aurait donc un paradoxe au sein de la définition du bonheur et dans quête si on le pensait comme une affaire privée dans la mesure où autrui compte et que je vis dans un monde fait d'échange, en relation avec un monde qui ne plie pas nécessairement à ma volonté. C'est bien de la définition du bonheur qu'il est question, notamment dans sa perspective mondaine. Si le bonheur dépend de nous essentiellement (1ère partie), il n'en demeure pas moins qu'un ensemble de facteur nous échappent (2nd partie) rendant cette recherche difficile à moins justement que ce paradoxe ne révèle l'impossibilité d'un tel bonheur (3ème partie).

« a) Aristote dans l'Ethique à Nicomaque (I, 5) montre que le bonheur consiste dans un état de satisfaction, qui est la fin naturelle et ultime de l'homme.

Or être heureux c'est réaliser son humanité pleine et entière.

Le bonheurdépend de la vertu éthique et elle est donc liée à l'action politique.

Et ce n'est que dans la cité, dans la vie encommun, que les hommes peuvent atteindre cet état d'épanouissement qu'Aristote appelle du nom commun de« bonheur » ( eudaimonia ).

Le bonheur vient aux citoyens par l'exercice d'une vertu spéciale, la vertu politique.

Et cela ne peut que se réaliser dans la vie en commun des citoyens fondamentalement égaux dans le cadre desinstitutions politiques. b) Et c'est en ce sens qu' Aristote en Politique I, 2 définit l'homme comme un « animal politique » car l'homme ne peut s'épanouir que dans la cité qui lui permet de rechercher son bonheur.

En tant que l'homme vit en société etqu'il recherche le bonheur, la cité si elle doit développer les potentialités de ses membres devra donc avoir commeprincipe législatif celui de la quête du bonheur.

C'est donc dans ce cadre que prend toute son importance le rôle del'éthique chez Aristote car il s'agit pour lui de former des législateurs qui tiendront entre leurs mains les clefs de lavertu, et donc du bonheur, publics. c) Autrement dit, cela signifie que la société a pour but l'avantage commun.

Et c'est bien ce que montre Aristote en Politique (III, 6).

En effet, la question de la sociabilité, du lien social est bien celui le problème de la cohésion politique.

C'est pourquoi une question fondamentale est celle de la constitution politique dans la mesure où c'est ellequi détermine la manière de vivre des citoyens : elle est le premier objet des soins du politique et elle devra varierselon les personnes.

En ce sens, il n'y aura pas un Etat idéal mais à chaque société correspondra une constitutionparticulière selon les aspirations au bonheur de ces citoyens.

Et c'est bien cette question de l'avantage commun quiest constitutif du principe législatif au sein d'un Etat que reprendra le courant utilitariste comme on peut le voir àtravers Bentham dans ses Fragments sur le gouvernement : « Le bonheur le plus grand pour le grand nombre doit fonder les moeurs et les lois ». Transition : Ainsi le bonheur dépend aussi de la vie de l'ensemble de la communauté et de mon rapport à celle-ci.

Mais si lebonheur est lié à la communauté et pourtant qu'il dépend de moi, la solution d'un bonheur comme principe législatifest-il envisageable ? III – Quelles solutions possibles ? a) Si l'influence de la communauté a une telle importance peut-être que nous ne pouvons alors être qu'au sein decette communauté ce qui aurait alors pour but de promouvoir le bonheur général.

Cependant, on peut penser qu'ils'agirait là du pire des despotismes niant l'individualité même du bonheur.

Et il y aurait effectivement unecontradiction interne entre la nature de l'Etat et le principe législatif si ce dernier devait garantir le bonheur dechacun de ses citoyens.

Kant insiste dans Théorie et pratique : « Le souverain veut rendre le peuple heureux selon l'idée qu'il s'en fait, et il devient despote ; le peuple veut ne pas se laisser frustrer de la prétention au bonheurcommune à tous les hommes et il devient rebelle ».

En effet, non seulement, le souverain deviendrait despote maissurtout ce serait permettre à chaque citoyen de remettre en cause la législation au nom de son droit au bonheurque l'Etat devrait avoir pour base.

L'Etat n'a pas pour but que promouvoir le bonheur de ses citoyens mais bien defaire en sorte que toutes les conditions soient réunies pour que cela soit possible.

Autrement dit, l'Etat a pour butd'assurer la liberté de tout un chacun et sa sécurité.

Et c'est bien ce que montre Kant au paragraphe 45 de Doctrine du droit .

l'Etat est le lieu qui est crée justement en vue de la possibilité pour les individus d'exprimer leurs libertés leur permettant d'accéder au bonheur.

En ce sens ce qu'il faut bien saisir c'est le passage de ce que l'onpeut appeler la liberté naturelle à la liberté civile.

La liberté est sauvegardée dans les deux cas, mais elle a changéde forme.

La liberté naturelle est le puissance que j'ai sur chaque chose tandis que la liberté civile est la liberté entant que je fais partie d'une société.

L'Etat est finalisé au développement de la liberté individuelle.

L'Etat n'est doncpas non plus la solution à ce bonheur. b) Mais d'un autre côté, nous sommes aussi incapable de nous rendre heureux nous-mêmes comme le rappelleMontesquieu dans Mes Pensées (1003) : « Si on ne voulait être qu'heureux, cela serait bientôt fait.

Mais on veut être plus heureux que les autres, et cela est presque toujours difficile, parce que nous croyons les autres plusheureux qu'ils ne sont ».

Or le paradoxe de cette réside en plusieurs point.

Premièrement, Montesquieu affirme quele bonheur est un recherche simple ce qui revient à répondre à la question qu'est-ce qui fait notre bonheur et depouvoir y trouver une réponse simple ce qui n'est pas évident.

Mais qu'importe, l'idée ici est de comparer l'idée del'on se fait du bonheur à travers l'image que l'on perçoit du bonheur d'autrui par rapport à notre état desatisfaction.

C'est à ce moment que Montesquieu pointe justement tout le problème de la recherche du bonheur.Alors que nous pourrions nous satisfaire de peu, ce qu'il reste à déterminer, il n'en demeure pas moins que noussurestimons le bonheur d'autrui par rapport au nôtre.

C'est ici le fruit de l'imagination.

En effet, nous spéculons surle bonheur d'autrui à la fois par l'image qu'il nous en renvoie mais aussi par un ensemble d'illusions que nous créons à. »

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