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ARISTOTE: plaisir et Souverain Bien

Publié le 27/02/2008

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aristote
Rien n'empêche, même si les plaisirs sont parfois mauvais qu'un plaisir soit le souverain bien ; de même, rien ne s'oppose à ce qu'une science soit excellente, quand bien même d'autres seraient mauvaises. Que dis-je  ? C'est peut-être là une conséquence nécessaire, du moment qu'il y a pour chaque disposition des activités non entravées, que l'activité de toutes ces dispositions ou de l'une d'entre elles soit le bonheur. Il est nécessaire, dis-je, que cette activité, si elle est libre, soit la plus souhaitable. D'ailleurs, c'est cela même qui est le plaisir. Ainsi un plaisir pourrait s'identifier avec le plus grand bien, même en admettant que la plupart des plaisirs se trouvent être absolument mauvais. Pour cette raison, tout le monde estime que la vie heureuse est agréable, attendu qu'on unit la notion de plaisir à celle de bonheur, et l'on a parfaitement raison. Aucune activité, en effet, n'est complète quand elle est contrariée, et le bonheur présente le caractère d'être complet. Aussi l'homme heureux a-t-il besoin que les biens corporels, les biens extérieurs et ceux de la fortune se trouvent réalisés pour lui sans difficulté. Prétendre que l'homme soumis au supplice de la roue, ou accablé de grandes infortunes, est heureux à condition d'être vertueux, c'est parler en l'air, volontairement ou involontairement.ARISTOTE

Aristote est un eudémoniste. Il considère effectivement que le bonheur est le souverain Bien comme la majorité des penseurs dans l’Antiquité. Il dira ainsi que, dans le Politique que "Tous les hommes aspirent à la vie heureuse et au bonheur. « Mais si tous les hommes cherchent le bonheur, personne ne s’accorde ni sur la définition du bonheur, ni sur les moyens pour y parvenir. Dans ce texte, Aristote s’oppose à la doctrine courante à cette époque, notamment la doctrine platonicienne et celle naissance des Stoïciens. Le bonheur est accompagné d’un plaisir. Mais de quel plaisir ? Quelle activité fait accéder au bonheur ? Est-ce seulement une histoire de maîtrise de soi ?

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« besoin que les biens corporels, les biens extérieurs et ceux de la fortune se trouvent réalisés ».

l'homme a besoinpour être heureux d'être en bonne santé, d'avoir assez d'argent pour vivre, etc…- En disant cela, Aristote s'oppose à une conception philosophique qui postule que l'homme pour être heureux sedoit d'être vertueux et de maîtriser ses passions et ses désirs.

Les Stoïciens déclaraient ainsi que l'homme devaitêtre indifférent aux choses qui ne dépendaient pas de lui et qu'ainsi, il ne serait jamais malheureux.

Bien sûr, pourêtre heureux, l'homme a besoin de se connaître et de se maîtriser, mais cela ne suffit pas.

C'est pour cela quel'auteur affirme que l'on ne peut pas dire que « l'homme soumis au supplice de la roue, accablé de grandesinfortunes, est heureux à condition d'être vertueux.

» Le bonheur n'est donc pas qu'une disposition intérieure del'homme.- Le bonheur est donc par suite difficile à atteindre.

Il nécessite en effet une activité complète, non entravée etune situation extérieure favorable.

C'est pour cette raison qu'Aristote affirmait que l'homme heureux devait êtreconsidéré quasiment comme un sage et un être divin.

Ainsi, ce n'est pas parce que la plupart des désirs sont mauvais que le souverain Bien, c'est-à-dire le bonheur nepeut être un plaisir.

Mais celui-ci est un plaisir particulier, qui survient quand une action correspond à nosdispositions et est accomplie parfaitement, sans encombre et sans obstacle.

De là vient que le bonheur a besoin debonnes circonstances extérieures.

Pour qu'une action soit menée à terme de bonne manière, il ne faut pas en effetqu'elle soit stoppée ou ennuyée par des événements extérieurs néfastes.

Le bonheur pour Aristote nécessite certesune connaissance et une maîtrise de soi, mais cela n'est pas suffisant.

C'est pour cela que l'individu heureux est trèsrare et doit être célébré comme un sage. Né à Stagire (Macédoine) en 384 av.

J.-C., mort à Chalcis (Eubée) en 322.Fils du médecin Nicomaque, il vint à Athènes et suivit l'enseignement de Platon, de 367 à 347.

A la mort de sonmaître, et mal vu à Athènes en sa qualité de Macédonien, Aristote fonda une école à Axos, en Troade.

La morttragique de son ami Hermias, livré aux Perses, l'obligea à se retirer à Lesbos.

En 342, Philippe, roi de Macédoine, luiconfia l'éducation d'Alexandre.

A l'avènement de celui-ci au trône, en 335, Aristote revint à Athènes, et y fondal'École du Lycée, que l'on a appelée école péripatéticienne, parce qu'Aristote y devisait avec ses élèves, tout en sepromenant.

A la mort d'Alexandre, en 323, Aristote quitta Athènes et se retira dans l'île d'Eubée.

Il redoutait le sortde Socrate et voulut « épargner aux Athéniens un second attentat contre la philosophie ».

En effet, l'Aréopage lecondamna à mort par contumace.

Il mourut au mois d'août.

Aristote peut disputer à Platon le titre de plus grandphilosophe de tous les temps.

Son intelligence ne fut pas seulement d'ordre philosophique, elle fut universelle.Aristote est le fondateur de la logique, de l'histoire de la philosophie, de l'anatomie et de la physiologie comparées.En philosophie, il est disciple de Platon, mais son sens d'observateur lui permet de replacer le platonisme dansl'ensemble des systèmes connus et de modifier certaines affirmations platoniciennes, notamment la théorie de lahiérarchie des idées.

Aristote en déduit la logique, établie sur la structure et les relations des concepts, les relationsétant ramenées au rapport des genres et des espèces.

Il distingue dix catégories, qui sont les genres les plusgénéraux dans lesquels se classent les objets de la pensée : substance ou essence, quantité, relation, qualité,action, passion, lieu, temps, situation et manière d'être.

Ce sont les points de vue à partir desquels l'esprit peutconsidérer les choses.

Les catégorèmes se rapportent aux modes généraux, qui permettent d'énoncer une choserelativement à une autre ; ils sont cinq : le genre, l'espèce, la différence, le propre et l'accident.

L'expérience estindispensable à l'entendement, et Aristote, pour qui l'activité et le mouvement ont une grande importance, nepartage pas la théorie de l'idée éternelle, abstraite et immuable.

La réalité est le résultat d'un mouvement de lamatière vers la forme.

C'est l'acte, c'est-à-dire l'être dans son plein achèvement, dans sa réalisation parfaite, paropposition à la puissance.

La fleur est puissance du fruit et acte du bouton.

Dieu, étant pensée pure et sansmatière, est l'acte pur.

La nature est un effort de la matière vers la pensée, vers l'intelligence, vers l'acte pur.

Dieu,pensée parfaite, se pense lui-même, une pensée parfaite ne pouvant penser qu'un objet parfait ; il est « la Penséede la pensée ».

La pensée politique d'Aristote n'est pas négligeable.

Le bonheur se trouve dans la cité, qui est lasociété par excellence.

Il distingue trois formes de gouvernement : la royauté, l'aristocratie et la démocratie.

Il enprévoit aussi les altérations, qui sont la tyrannie, l'oligarchie et la démagogie.

Pendant des siècles, Aristote areprésenté les bornes de la science humaine.

Les interprétations, exégèses et commentaires de son oeuvre furentinnombrables, dès l'antiquité.

Théophraste, qui lui succéda à la tête du Lycée.

Eudème, Phanias, Straton deLampsaque, Anistoxène de Tarente, Démétrios de Phalère, Critolaüs de Phasélis, Diodore de Tyr et Héraclide de Pontfurent les principaux philosophes aristotéliciens ou péripatéticiens.

Puis, Andronicus de Rhodes et Alexandred'Aphrodise furent les grands propagateurs de la doctrine, le premier en commentant les oeuvres d'Aristote, lesecond en ouvrant une école péripatéticienne à Alexandrie.

C'est grâce aux Musulmans et, en particulier àAverrhoès, que l'héritage fut transmis au Moyen Age.

Saint Thomas d'Aquin fit de l'aristotélisme la doctrine officiellede l'Église.

A partir de la Renaissance, la pensée d'Aristote commença d'être attaquée.. »

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