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Arendt: La perpetuite des processus de travail

Publié le 26/03/2005

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arendt
La perpétuité des processus de travail est garantie par le retour perpétuel des besoins de la consommation ; la perpétuité de la production n'est assurée que si les produits perdent leur caractère d'objets à employer pour devenir de plus en plus des choses à consommer, ou en d'autres termes, si l'on accélère tellement la cadence d'usure que la différence objective entre usage et consommation, entre la relative durabilité des objets d'usage. La transformation des objets d'usage en produits de consommation et le va-et-vient rapide des biens de consommation, devient finalement insignifiante. Avec le besoin que nous avons de remplacer de plus en plus vite les choses de-ce-monde qui nous entourent, nous ne pouvons plus nous permettre de les utiliser, de respecter et de préserver leur inhérente durabilité ; il nous faut consommer, dévorer, pour ainsi dire, nos maisons, nos meubles, nos voitures comme s'il s'agissait des « bonnes choses » de la nature qui se gâtent sans profit à moins d'entrer rapidement dans le cycle incessant du métabolisme humain. C'est comme si nous avions renversé les barrières qui protégeaient le monde, l'artifice humain, en le séparant de la nature, du processus biologique qui se poursuit en son sein comme des cycles naturels qui l'environnent, pour leur abandonner, pour leur livrer la stabilité toujours menacée d'un monde humain. Arendt

§  Ce texte est tiré de La condition de l’homme moderne de H. Arendt et analyse les relations entre le travail d’une part et la consommation d’autre part. Ce texte analyse le processus de la consommation, comme un processus continuel et toujours renouvelé, et ce par le moyen de la transformation des objets en objets de consommation, qui ne servent plus comme quelque chose d’utile mais comme ce qui doit être consommé et usé rapidement afin d’être remplacé. La consommation est alors un processus qui s’entretient lui-même par le besoin qu’elle engendre chez les consommateurs de toujours remplacer les objets qui l’entourent.

§  Le propos du texte est d’une part de montrer comment la durabilité de la consommation et de la production provient de la perte de leur caractère propre des objets qui passent de l’usage à la consommation.

§  Cette perpétuité de la consommation ne repose que sur les consommateurs qui mettent par là en exergue ce nouveau besoin, crée par la consommation et qui la crée en retour, de remplacer toujours plus vite les objets du monde qui les entoure. C’est alors l’artifice pur du monde humain qui est à l’œuvre dans le monde moderne, artifice qui est mis en exergue au détriment de la nature.

§  Comment ce texte analyse-t-il la consommation à travers les objets qu’elle utilise, faisant de la production et de sa perpétuité le fruit d’un processus de consommation s’entretenant lui-même et faisant apparaître des nouveaux besoins chez l’homme, touts plus éloignés de la nature, besoins que crée la consommation et qui perpétuent en retour la consommation, faisant d’elle un cercle sans fin ?

 

arendt

« mesure où ils deviennent des choses non plus à utiliser, comme c'est le cas dans un rapport auxobjets on marqué par la consommation, mais des objets à consommer, donc à user et à terme àremplacer par d'autres.

La consommation est donc un processus pérenne dans la mesure où elle estentretenue par le flux continuel des objets qui sont toujours à remplacer.

Les objets perdent leurvaleur d'usage pour prendre une valeur de consommation, destinés à être de courte durée.

C'est doncparadoxalement la courte durée de vie des objets qui fait de la consommation un processus durable etperpétuel. § Ce rapport des hommes aux objets consiste à traiter tous les objets d'usage comme des biens deconsommation, de sorte que l'on consomme une chaise ou une table aussi vite qu'une robe, et unerobe presque aussi vite que de la nourriture.

De tels rapports avec les objets du monde correspondentd'ailleurs parfaitement à la manière dont ils sont produits.

La révolution industrielle a remplacél'artisanat par le travail, explique Arendt dans La condition de l'homme moderne ; il en résulte que les objets du monde moderne sont devenus des produits du travail dont le sort naturel est d êtreconsommés, au lieu d'être des produits de l'œuvre, destinés à servir. § On peut prendre l'exemple de l'invention de la société de production-consommation qu'est celle d'HenryFord, qui a produit des voitures dans le but de les vendre à ses salariés, réservoir inépuisable deconsommateurs.

« La perpétuité des processus de travail est garantie par le retour perpétuel desbesoins de al consommation.

» La boucle productiviste est bouclée.

La machine a augmenté lacadence de production des objets jusqu'à les rendre surabondants et cette abondance a fait perdreleur valeur aux objets. II) Nouveau besoin des hommes et remplacement de la nature par l'artifice. § Il faut donc dans le monde moderne consommer de plus en plus rapidement, ce qui fait écho à unbesoin de l'homme, rée par la consommation, de renouveler en permanence tous les objets quil'entourent (que ce soient des vêtements, des meubles…).

De nouveaux besoins se créent donc avecla cadence toujours plus rapide du travail et donc de la production des objets, mais ces besoins quise renouvellent entretiennent à leur tour la consommation qui elle-même entretient le travail : c'est àun engrenage, un cercle vicieux que nous avons donc affaire avec le système renouvelé des besoinsde l'homme. § Les produits qui sont artefacts, produits de main d'homme et du travail humain, sont donc perçus parl'homme comme des fruits de la nature même qui seraient périssables rapidement demandant ainsi uneconsommation rapide de la part de l'homme afin qu'ils ne se perdent pas.

Avec l'engrenage de laconsommation, l'homme ne semble alors plus distinguer entre la nature et l'artifice, faisant des objetsproduits par le travail et dot la qualité première est d'être durables, des produits qui doivent êtreconsommés tout de suite, et remplacés.

Plus rien n'a de caractère durable pour l'homme et se jouedevant lui un perpétuel flux d'objets auquel il ne porte plus aucun respect.

Le rapport de l'homme auxobjets est alors un rapport détaché de tout respect, de toute considération et de tout entretientvisant à conserver l'objet en question longtemps.

Bien au contraire, plus vite un objet sera usé, plusvite l'homme pourra en changer. § L'homme se comporte ainsi vis-à-vis des objets comme vis-à-vis de la nourriture qu'il faudrait mangerimmédiatement avant qu'elle ne se gâte.

Tout doit être « ingéré » voire digéré par le corps del'homme, afin que celui-ci puisse faire défiler devant lui d'autres objets.

La métaphore du métabolismede l'homme semble alors nous le présenter comme un ogre qui ingère tout ce qui l'entoure afin d'êtresur de l'avoir bien consommé, mais n'étant jamais rassasié et ayant une soif insatiable deconsommation. § L'homme semble alors agir envers l'artifice comme envers des objets naturels, sans pour autant avoirun rapport naturel avec les objets.

Tout devient alors artificiel chez l'homme moderne ancré dans leprocessus de la consommation, et l'homme devient alors comme séparé de la nature, tout visant àêtre consommé, au plus vite, ceci entraînant la perpétuité des processus de travail.

Le statut del'homme et de son rapport au monde est donc métamorphosé, pris dans l'engrenage de la techniqueet de l'artifice, l'homme ne respectant plus la nature.

Le monde naturel est remplacé par l'artifice quimarque l'instabilité, le mouvement et la nouveauté, l'imprévisibilité. CONCLUSION.. »

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