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Analyse picturale et philosophique de POMMES ET ORANGES de Cézanne

Publié le 27/02/2008

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Analyse picturale et philosophique de "Pommes et oranges" de Cézanne (1895-1900) Histoire Ces objets inanimés serviront de prétexte aux recherches du peintre qui déclare : « Tout dans la nature se modèle selon la sphère, le cône, le cylindre. Il faut s'apprendre à peindre sur ces figures simples, on pourra ensuite faire tout ce qu'on voudra. » Avec la pomme, (l'un des fruits qui se gâte moins vite), Cézanne fait ses gammes. Il cherche à représenter une image de la réalité plus objective que la simple apparence : le monde n'est pas figé mais en devenir permanent. Le peintre ne rejette pas le métier, il refuse de représenter les choses suivant les conventions académiques. Pour restituer « sa petite sensation » face à « ces objets qui ne cessent pas de vivre », il invente un nouveau langage. Tableau À l'intérieur d'un schéma de composition classique, Cézanne fait coexister plusieurs perspectives (frontale, plongeante et en contre-plongée). Les fruits sont disposés en pyramide pour accentuer le volume sans avoir recours au trompe-l'oeil, et une géométrie savante tisse des liens solides entres les pommes vues simultanément de face, de dessous, de dessus. Une nappe blanche contrebalance l'opulence du décor. L'ensemble est à la fois solide et instable.

« Vers la fin de sa vie, Cézanne reprend goût pour la nature morte et réalise des toiles qui préfigurent l'art moderne. On ignore la date exacte à laquelle l'artiste brosse la série de natures mortes au pichet dont fait partie Pommes etoronges.

De 1895 à 1899, il se déplace souvent entre Aix-en-Provence et Paris.

Son caractère est de plus en plusdifficile, car il doute toujours de son talent.

Après avoir été refusé plusieurs fois au Salon, il expose trois tableauxavec le Groupe des XX à Bruxelles, en 1890.

Mais il est loin d'être connu du grand public.

Le marchand AmbroiseVollard s'intéresse pourtant de près à l'artiste et lui achète de nombreuses toiles en 1894.

L'année suivante, ilorganise à Paris une exposition Cézanne, où il présente près de 150 de ses oeuvres. L'OEUVREContrairement à des études antérieures plus dépouillées, cette nature morte se caractérise par un agencementchargé: la table est parsemée de fruits, disposés à la fois sur de la vaisselle, une nappe et une tenture.

L'effet estlégèrement apprêté, comme si le peintre cherchait à se compliquer la tâche.

Les tons orangés des fruits se marientheureusement avec les nuances jaunâtres et mordorées des draperies.

Mais, une fois de plus, Cézanne fausse laperspective.

Les objets sont vus d'en haut, mais donnent l'impression qu'ils vont tomber par terre.«Dans une orange, une pomme, une boule, une tête, il y a un point culminant, et ce point est toujours - malgré leterrible effet lumière, ombre, sensation colorante - le plus rapproché de notre oeil.

Les bords des objets fuient versun centre placé à notre horizon », explique-t-il à son ami Emile Bernard. LA CRITIQUECézanne a été apprécié par les peintres et certains marchands d'art éclairés bien avant de l'être par la critiqueofficielle.

Mais, en 1894, un critique, Gustave Geffroy, reconnaît le talent du maître.

Il faut se dépêcher d'acheterdes toiles de Cézanne, car il y a toujours «des amateurs rapides à fondre sur ces proies espacées», dit-il.

Il est sienthousiaste qu'il fait peindre son portrait par l'artiste l'année suivante.

Parmi les autres amateurs de Cézannefigurent Paul Gauguin, Edgar Degas, Gustave Caillebotte et Charles Camoin. Paul CÉZANNE 1839-1906• Pommes et oranges• Huile sur toile 74 cm x 93 cm• Non signé• Peint entre 1895 et 1900• Localisation : Paris, musée d'Orsay• Exposition : Paris, 1978 L'HISTOIREAcquise par Gustave Geffroy, cette nature morte fut ensuite achetée par la galerie parisienne Bernheim-Jeune, puispar le comte Isaac de Camondo, qui la légua au Louvre.

Elle fut transférée au Jeu de paume, avant de rejoindre lemusée d'Orsay.Qu'est-ce qu'une pomme pour Cézanne? Quatre couleurs et quatre coups de pinceau...

Une révolution ! LA COTELes natures mortes de l'artiste remportent un franc succès auprès de ses inconditionnels, puisque son Vase defleurs, datant de la même époque, a atteint2,3 millions de francs au cours d'une vente. »

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