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Analyse du IIe et du Ve livre du "De Natura Rerum" de LUCRÈCE.

Publié le 11/08/2009

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Le poème de la Nature est divisé en six livres : Le Ier est consacré aux atomes, corpuscules invisibles auxquels Lucrèce, partant de ce principe : Rien ne sort du néant, rien n'y saurait rentrer, attribue la formation de l'univers.  Le IIIe a pour objet la nature de l'âme qui, formée elle-même d'atomes, naît et meurt avec le corps auquel elle est unie.  Le IVe tend à expliquer l'origine des idées par les impressions diverses que les objets extérieurs produisent sur nos âmes, au moyen des sens.  Le VIe contient l'explication des météores et se termine par la description fameuse de la peste d'Athènes.  Voici l'analyse du IIe et du Ve livre.

« Les atomes de forme diverse s'unissent entre eux.

— Il n'y a pas de corps qui ne soit formé du mélange de plusieursprincipes; la terre, par exemple, contient des atomes de l'eau, qui jaillit de son sein, du feu que vomissent lesvolcans, des plantes qui y croissent.

Ce n'est point à Cérès qu'on doit la floraison, ni à Bacchus le vin, ni à Neptuneles flots : ces fables s'écartent du vrai : la terre contient les éléments de mille choses qu'elle met au jour sans lesecours de la divinité.Les assemblages d'atomes suivent des formes régulières.

— Autrement, en effet, la nature produirait des monstres,des bêtes à corps d'homme, des feuilles sur un animal.

Mais la nature de chaque être lui fait rejeter les éléments quilui sont impropres; d'où l'on s'explique la continuité des espèces. III.

— La couleur des atomes. Les atomes n'ont aucune couleur qui leur soit propre.

— « Toutes les couleurs changent, toutes se remplacent, cequi ne peut arriver aux atomes...

Garde-toi bien de colorer les atomes, de peur que le monde ne soit anéanti.

»La couleur des atomes vient de leur forme diverse.

— Les mélanges d'atomes peuvent varier les tons: la mer agitéedevient blanche : les éléments de la mer n'ont donc aucune couleur par eux-mêmes, mais seulement par leur calmeou par leur agitation.Les atomes continuent d'exister dans les ténèbres.

— Dans les ténèbres cependant la couleur est détruite; c'estbien une preuve que les atomes ne sont pas colorés. IV.

— Formation de l'être sensible par les atomes. De même que les atomes incolores forment les couleurs, de même les atomes insensibles produisent la sensibilité.—En effet, le ver éclot dans la fange humide; noire nourriture morte forme de la chair vivante; les œufs insensiblesproduisent des animaux, etc.

Si les atomes étaient sensibles ils périraient, parce que les atomes sensibles seraientmous et sujets à la corruption.

Or l'atome est incorruptible.La sensibilité ne provient que de l'assemblage d'atomes insensibles.

— Lorsque nous souffrons ou jouissons, lesparties constituantes de notre être ne souffrent ni ne jouissent, mais seulement l'être formé par elles.

La matièreelle-même est donc insensible, mais seul l'ensemble qui résulte de l'enchaînement de ces par-lies est doué desensibilité.La sensibilité des atomes serait inutile.

— Il n'y a pas besoin pour que les animaux sentent d'accorder la sensibilitéaux atomes, pas plus qu'il n'est besoin d'accorder le rire aux atomes parce que nous rions, ni la parole parce quenous parlons.

Si donc nous, nous parlons sans atomes parlants, comment ne pourrions-nous pas sentir sans atomessentants ? Conclusion. — Lucrèce termine son deuxième chant par un magnifique éloge de la nature.

« Il faut, dit-il à Caius Memmius, que ces nouvelles idées que je te propose te ravissent.

Il faut songer que le vide est infini, que lesatomes en nombre infini ont dû former ailleurs d'autres agglomérations semblables à notre terre; que, sur cesagglomérations d'atomes, des êtres semblables aux nôtres vivent par milliers.

Quand on pense à celte féconditéimmense de la nature, alors elle paraît libre et non plus soumise à des divinités superbes : elle tire tout de sonpropre fonds, sans que les dieux y mettent la main.

» CINQUIÈME LIVRE Le Ve livre est incontestablement le plus beau du poème, il débute par un magnifique éloge d'Epicure.

Lucrècecompare son maître aux plus fameux héros de l'antiquité et le place même au rang des dieux.

Il montre que cetillustre philosophe, dont les enseignements ont délivré l'humanité des vaines terreurs de la superstition, nous a renduun service bien supérieur aux avantages que nous ont procurés -et les présents si précieux de Gérés et de Bacchus,et les travaux si vantés d'Hercule.

Puis il indique le sujet de ce livre : la formation du monde.

(V.

1-90.) I.

— Le monde n'a pas été créé par les dieux.

(V.

91-235.) 1.

Le monde n'est pas Dieu.

— La terre, le soleil, le ciel, la lune, la mer n'ont rien de nature divine.

Toutes cesmasses qui se présentent à nos yeux comme mortes et insensibles, ne peuvent avoir une âme et une intelligence. 2.

Le monde n'est pas habité par les dieux.

— Les dieux, en effet, sont d'une essence subtile qui échappe à nossens.

Leurs demeures doivent donc être différentes des nôtres et subtiles comme leur essence même. 3.

Le monde n'est pas l'œuvre des dieux.

— Lucrèce en donne quatre raisons : D'abord, les dieux, comme il vient dele dire, sont d'une nature toute différente de celle des êtres qui composent le monde.

— Ensuite, les dieuxn'auraient pu créer !e mon de que par intérêt et par amour de la nouveauté.

Or, ils n'ont que faire de lareconnaissance des hommes, qui ne saurait leur procurer aucun avantage, et ils ne peuvent éprouve!' au sein deleur existence parfaitement heureuse le besoin de quelque changement.

D'antre part, les dieux n'ont pas pu avoirVidée du monde.

Comment, en effet, auraient-ils connu l'énergie des atomes et ce que peuvent leurs différentescombinaisons, avant que la nature ne leur eût fourni son propre modèle? — Enfin, le monde est trop imparfait pourêtre un ouvrage divin.

Ici notre poète passe en revue toutes les misères physiques auxquelles l'homme estcondamné sur la Terre: le froid, la chaleur, le travail, les maladies, la mort; et il conclut que le monde n'a pas étécréé pour l'homme qui est le plus misérable des animaux, et qu'il n'a pas été créé par les dieux. II.

— Le monde a eu un commencement, il aura une fin.

(V.

236-416.). »

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