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Albrecht Dürer

Publié le 26/02/2010

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Albrecht Dürer fut formé au dessin par son père qui possédait un atelier d'orfèvrerie à Nuremberg, ville natale de l'artiste. En 1486, son père le plaça en apprentissage chez le peintre-graveur Wolgemut, où il resta durant trois ans avant d'entreprendre une série de voyages d'études en Europe qui eurent une influence décisive sur le développement de son art. Dürer parcourut l'Allemagne, les Pays-Bas et la Suisse, retournant brièvement à Nuremberg pour s'y marier, mais c'est lors de son séjour en Italie, au contact des grands maîtres de la Renaissance, qu'il forgea sa nouvelle conception esthétique. La plupart des tableaux et dessins qui datent de son premier séjour italien (1494-95) sont directement inspirés des oeuvres qu'il vit alors, et trahissent l'influence de Mantegna et de Giovanni Bellini que Dürer rencontra à Venise. Ses gravures sur bois, où l'influence italienne apparaît plus lentement, témoignent de la disparition progressive des éléments gothiques au profit des motifs d'inspiration classique et humaniste. Fervent intellectuel, Dürer embrassa les nouvelles théories humanistes qu'il assimila pleinement, s'exprimant dès 1500 dans un style personnel affranchi des modèles italiens. Il retourna en Italie en 1505 et fut accueilli à Venise où il réalisa le majestueux retable La Fête du Rosaire dans la chapelle funéraire allemande de l'église de Saint Barthélemy. Dürer quitta l'Italie en 1507 et travailla de 1512 à 1519 pour le compte de l'empereur Maximilien Ier, son nouveau mécène. Durant cette période, il devint un disciple du réformateur Martin Luther. Dürer fit un dernier voyage aux Pays-Bas en 1520, avant d'être affaibli par des problèmes de santé. Il consacra les dernières années de sa vie à la rédaction d'ouvrages théoriques et scientifiques. Au début du XVe siècle, deux événements ont conduit les manifestations du moyen âge dans une nouvelle voie ; ce furent la naissance du réalisme dans les Pays-Bas et l'avènement de la Renaissance en Italie. L'homme nouveau commença à travailler librement selon la nature et la réalité, que l'objet de son intérêt artistique fût un phénomène concret, comme c'était le cas dans le Nord, ou qu'il le conçût idéalisé, composé selon la tradition antique, comme dans le Sud, en Italie. De ces deux courants se développèrent de nouvelles formes artistiques qui se répandirent de plus en plus, sans que les liens avec le passé fussent tout à fait rompus.

« humaniste. En dehors des éléments déjà cités, il faut signaler que, de nature, Dürer était un visionnaire ; il a noté comme il lesa vues les croix tomber sur les têtes humaines ou l'eau descendre du ciel et envahir la terre.

Vers l'année 1500, lemonde attendait une catastrophe, les gens terrifiés avaient d'étranges visions ; cette attente inspira à Dürer, de1496 à 1498, une série de quatorze gravures sur bois illustrant l'Apocalypse ; à l'âge de vingt-cinq ans, il s'est élevéau-dessus des problèmes de l'être humain isolé et, instruit par son voyage en Italie de la monumentalité, dumouvement et de la conception dramatique, il figura dans son Apocalypse une grande symphonie de personnages quidevaient traduire le summum du désespoir et du malheur, mais aussi la paix et les béatitudes.

De la même époquedate un cycle de gravures sur bois : la Grande Passion.

Après la symphonie dramatique des scènes de l'Apocalypse,la Grande Passion donne l'impression d'un simple récit épique et touchant du sentiment intérieur et de la souffrancedu Christ. Partagé entre deux tendances au plus profond de sa conscience d'artiste, Dürer, après l'année 1500, s'intéressadavantage à l'étude des proportions du corps humain.

Le résultat de son premier voyage en Italie fut la résolutiond'aller au delà de la nature à laquelle il avait été limité par le réalisme d'origine flamande.

La nature n'obéissait-ellepas à un principe supérieur, concrétisé d'une façon imparfaite dans la réalité ? Le problème de l'art consistait-il dansla représentation de la réalité, ou bien, selon l'art italien, dans la conquête de la beauté idéale de la nature ? Ilvoulait ainsi arracher l'art à la nature et c'est pourquoi, après l'année 1500, il a essayé d'en extraire les lois pouratteindre au canon de la beauté.

Jacopo de Barbari, peintre médiocre qui, en 1500, s'était établi à Nuremberg, luimontra un homme et une femme dessinés d'après un canon de proportions ; mais il agit avec Dürer d'une façon simystérieuse que celui-ci le soupçonna de ne pas vouloir lui révéler les lois de ces proportions.

Dürer eut alorsrecours à Vitruve, mais n'y trouvant pas une réponse satisfaisante, il commença à calculer et à mesurer lui-même.Quelques gravures sont le résultat de ses études mathématiques et géométriques du corps humain, qui l'occupèrentpendant des années. Quand il eut ainsi rationalisé le corps, il ne lui resta plus qu'à rationaliser aussi l'espace.

Dürer avait jusque-là crééses paysages visuellement, mais ensuite, il prit connaissance du schéma d'une construction de l'espace d'inspirationitalienne, et il commença à étudier la perspective.

Le cycle intitulé la Vie de la Vierge en est le témoignage ; dansces gravures, l'espace est représenté à l'aide de motifs d'architecture de la Renaissance qui rappellent certainsmotifs de Venise.

La Vie de la Vierge est la plus lyrique et la plus émouvante des oeuvres de la première époque deDürer.

D'une façon semblable, dans son tableau l'Adoration des Mages (aux Offices de Florence), de l'année 1504, ila composé un groupe dans une perspective édifiée à l'aide d'éléments d'architecture et de montagnes dont lescontours soulignent le rythme des montagnes à l'aide d'éléments d'architecture. L'oscillation entre ces tendances artistiques diverses montre que Dürer n'était pas certain de la voie qu'il devaitsuivre.

A trente-cinq ans, en 1505, il liquida son atelier pour tenter en Italie de développer sa personnalité et demûrir son art.

D'après ses lettres qui ont été conservées, Dürer se sentit à Venise un autre homme ; de plus grandespossibilités financières et des contacts avec la haute société lui donnèrent plus d'assurance et, comme il le dit lui-même, il devint un "gentilhomme".

Il ne voulut plus rentrer à Nuremberg, où le soleil lui aurait manqué.

Satransformation de peintre-artisan du Nord en artiste de la Renaissance italienne doué d'une conscience d'aristocrateétait achevée. Dürer reçut en 1505 la commande d'un tableau de la Fête du Rosaire destiné à l'autel de la chapelle allemande del'église Saint-Bartholomé à Venise.

Dans un paysage nordique, la Vierge, de son trône, pose une couronne sur latête de l'empereur Maximilien agenouillé, pendant que Jésus essaie de son côté de couronner le pape Jules II.

Letableau sacré, conçu selon le principe vénitien d'une conversation, est devenu un tableau de groupes dans lequel,mêlés aux saints, on peut voir non seulement des personnages aux têtes ointes et couronnées, mais encore desimples bourgeois et des marchands ; dans le fond, Dürer lui-même tient à la main une feuille sur laquelle il est écritqu'en l'année 1506, en cinq mois, il avait achevé son oeuvre. Le succès de ce tableau qui, aujourd'hui endommagé, se trouve à la Galerie nationale de Prague, fut extraordinaire.Toutefois, sa volonté d'apprendre conduisit Dürer à d'autres expériences.

Il connut le tableau de demi-corps du nordde l'Italie, et l'étude naturaliste des types et des gestes humains de Léonard de Vinci.

Après de longs tâtonnements,il peignit en cinq jours le tableau du Christ à douze ans parmi les docteurs, dans lequel les têtes et les mainsaccusent les contrastes extrêmes d'une interprétation personnelle. Il ne se voyait pas encore au but de ses recherches, et c'est pourquoi il partit en 1506 pour Bologne, où il devaitapprendre le secret des proportions et de la perspective mais, insatisfait, il rentra à Nuremberg en 1507. Le résultat de ses études des proportions et de l'influence italienne fut le tableau d'Adam et Eve, qu'il peignit àNuremberg en 1507 (aujourd'hui au Prado), dans lequel il représente des corps élancés dans une position toute enélasticité, aux contours modelés par la couleur et baignés de lumière.

De même inspiration fut le tableau aujourd'huidétruit de l'Ascension de la Vierge, commandé pour l'église dominicaine de Francfort.

Pour le tableau de la Toussaint(aujourd'hui à Vienne), de composition encore raphaélesque, il avait de nouveau abandonné le chromatisme qu'ilavait fait sien en Italie. De son propre aveu, la peinture n'était pas assez lucrative et il revint à la gravure.

De 1509 à 1510, par intérêtcommercial, il crée un cycle de gravures sur bois, la Petite Passion, et en 1512, un autre cycle, la Passion gravée. »

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