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Alain et la conscience

Publié le 12/04/2005

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Conscience. C'est le savoir revenant sur lui-même en prenant pour centre la personne humaine elle-même, qui se met en demeure de décider et de se juger. Ce mouvement intérieur est dans toute pensée ; car celui qui ne se dit pas finalement : "Que dois-je penser ?"ne peut pas être dit penser. La conscience est toujours implicitement morale ; et l'immoralité consiste toujours à ne point vouloir penser qu'on pense, et à ajourner le jugement intérieur. On nomme bien inconscients ceux qui ne se posent aucune question d'eux-mêmes à eux-mêmes. Ce qui n'exclut pas les opinions sur les opinions et tous les savoir-faire, auxquels il manque la réflexion, c'est-à-dire le recul en soi-même qui permet de se connaître et de se juger ; et cela est proprement la conscience. Alain

Évidence vécue, nous savons tous ce que c'est que d'être conscient. Pourtant, malgré cette évidence, la conscience est difficile à définir. Elle suppose la pensée et ne peut se décrire que par ses contenus. Elle implique aussi l'existence d'un travail intérieur, qui prend la forme d'une distance par rapport à soi.    Problématique.    Pour Alain, a conscience est essentiellement morale, car elle est le siège du moi, de l'identité de l'individu. La conscience est aussi mémoire. Elle est le fondement de a notion de personne, en ce sens qu'elle est le lieu de toutes les interactions du sujet avec lui-même, les autres, et le monde.    Enjeux.    La plupart des gens croient se connaître parce qu'ils disposent d'une conscience d'eux-mêmes mais, en fait, leur perception d'eux-mêmes est déterminée par l'éducation, par les valeurs que les autres leur ont transmises. Par exemple : nous croyons être originaux, c'est-à-dire affirmer notre subjectivité, alors que nos attitudes sont le plus souvent le fruit des influences que nous avons subies. Le mécanisme de l'illusion s'explique par l'absence de distance critique du sujet à l'égard de lui-même.

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« rêverie sans conséquence, mais ne le serait pas dès que la pensée ainsi développée (et dévoyée) pourrait avoir desapplications pratiques (sur les autres, la société...). C.

L'inconscience est immoraleInconscient = celui qui ne s'interroge pas, c'est-à-dire qui ne prend pas sa pensée comme objet de pensée (dejugement).

Font partie de cette inconscience — immorale — les « opinions » (opposition classique à la réflexion,depuis Platon), même appliquées à d'autres opinions, et les savoir-faire strictement pratiques (sans équivalentsthéoriques).

III — L'examen de conscience et la volonté A.

Moralité et volonté« Conscience, conscience ! instinct divin » (Rousseau) : comment un tel instinct pourrait-il se tromper ? Si donc onveut savoir ce que l'on est et ce que l'on vaut, il suffit de s'interroger.

Puisque la conscience a immédiatement àvoir avec la morale, il n'est pas surprenant qu'Alain fasse confiance à la volonté.

Inversement, ne pas vouloirs'interroger sera lâche. B.

La conscience soupçonnée d'impuissanceLorsque Freud en restreint le domaine au dixième de l'appareil psychique, c'est pour laisser place à un inconscient(très différent de ce qu'Alain désigne du même nom) qui, d'après ses théories, détermine amplement la conduite,désigne la vérité du sujet, mais en reste inconnu. C.

Comment sauver la morale ?S'il faut ainsi admettre que ma conscience n'est pas capable de repérer mes vrais motifs, elle n'en conserve pasmoins sa portée morale : Freud considère que la conscience n'est précisément rien de plus que le résultat d'uneintériorisation des normes morales.

On aboutit à une situation troublante : je peux juger mes propres actes, mais jene peux repérer leur origine. Conclusion Alain participe d'une conception encore optimiste de la conscience : celle-ci aurait le pouvoir de voir clair en moi, etson versant moral confirme d'abord mes capacités d'auto-analyse.

Si l'on admet la réalité d'une « révolutionpsychanalytique », on s'oriente vers une version moins souriante : je peux continuer à me juger, mais sans repérerl'origine de ma conduite, ni de mes jugements, et je me trouve condamné à méconnaître ce qui m'importe.. »

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