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Ai-je le droit de m'abandonner à mes seules passions ?

Publié le 21/07/2005

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droit

PASSION (lat. passio; de pati, supporter, souffrir)

Gén. La passion se définit en s'opposant d'abord à l'action (tel est son sens premier), puis à la raison (sens plus tardif). L'acception courante du terme désignant un attachement dominant (comme dans l'expression « la passion du jeu ») évoque encore l'idée d'une dépendance dont on pâtit davantage qu'on ne la choisit et qui peut être déraisonnable. Phi. En grec pathos, opposé à action. Chez Aristote, une des dix catégories, qui désigne l'accident consistant à subir une action. De même, au xvii' siècle, les passions comprennent tous les phénomènes passifs de l'âme. Ainsi, pour Descartes, les passions de l'âme sont les mouvements qui se produisent en elle quand, « touchée du plaisir ou de la douleur ressentie dans un objet », elle le poursuit ou s'en éloigne. La passion s'oppose plus précisément à la raison dès lors qu'à partir du xviiie siècle on la définit comme une tendance assez puissante pour dominer la vie de l'esprit. Ainsi, pour Kant, les passions relèvent de la faculté de désirer et sont des « tendances qui rendent difficile ou impossible toute détermination de la volonté par des principes ».

DROIT (lat. directus, droit, conforme à une règle)

Gén. Le sens de l'adjectif latin directus, sans courbe, indique d'emblée que le droit est institué pour se conformer à une règle, voire rectifier, corriger les relations entre les hommes. Ainsi, le droit qui dit ce qui doit être s'oppose d'abord au fait (ce qui est). Il est dans l'essence du droit de s'instituer contre le fait. Droit positif. Le droit positif est l'ensemble des règles définissant ce qui est légal, permis, et illégal, interdit, dans une société donnée. L'institution du droit positif signale la disjonction de la puissance matérielle (capacité de faire) et du pouvoir formel (droit de faire) ; nul n'est autorisé à faire tout ce qu'il peut faire : nul ne peut tout ce qu'il peut. Droit naturel. Le droit en tant qu'il est simplement positif (posé, établi comme convention) est lui-même un fait de culture. Ainsi, les hommes n'auraient pas tous les mêmes droits. Ce qui est ici illégal serait ailleurs permis. Or, n'existe-t-il pas un droit supérieur à toute convention positive qui résulte de la nature de l'homme ? On appelle, en effet, droit naturel non pas le droit existant naturellement, mais le droit qui met en évidence la vraie nature du droit : énoncer ce qui doit être pour tous les hommes, autrement dit corriger le fait aussi bien culturel que naturel. Ce droit idéal signale la disjonction toujours possible entre ce qui est légal et ce qui est légitime. Une loi n'est pas forcément juste ; elle ne l'est qu'en rendant légal ce qui est légitime et illégal ce qui est illégitime. Est légitime « ce que tout homme peut faire également » quelles que soient ses particularités naturelles (force, sexe) et culturelles (nationalité, religion). Par droit naturel, il faut donc entendre droit rationnel : l'identité des droits est fondée sur une identité ontologique des hommes (tous les hommes ont la faculté de penser) et non sur une identité naturelle ou culturelle. Ainsi, on peut opposer la conception universaliste du droit naturel ou rationnel aux conceptions naturalistes et culturalistes des racistes. Voir égalité.

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