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À quoi reconnaît-on une existence libre ?

Publié le 22/02/2012

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Liberté... Ce terme est difficilement envisageable sous un seul aspect, tant ses sens sont multiples, et ses facettes, nombreuses. Spinoza, Rousseau, Engels et Sartre sont autant de Philosophes illustres en désaccord quant à la définition de ce mot. Au sens premier, la liberté est l'état de la personne qui n'est pas en état d'esclavage, de servitude, etc. Cette personne ne subit pas la contrainte d'un autre. Mais être libre au sens premier ne signifie nullement être libre au sens métaphysique du terme ; ni au sens moral ; ni même politique... Cependant, si ce n'est pas sur le sens premier du mot qu'elle se fonde, à quoi reconnaît-on une existence libre ? Et plus largement : qu'est ce que la liberté ? Que signifie être libre et peut-on vraiment l'être ou le devenir ? Ces questions, quoique vastes, demeurent passionnantes ; et nous tenterons d'y répondre en analysant tout d'abord les aspects philosophiques et métaphysiques de la Liberté ; puis en étudiant la Liberté morale et la Liberté politique ; et en nuançant enfin le tout afin d'aboutir à la véritable signification d' « être libre »...

« nous détermine.

Être libre, ce n'est pas comme pourrait le faire penser l'expression « libre comme l'air », flotter dansun futur indifférencié en se laissant bercer par les fluctuations du hasard mais au contraire apprendre à faire avec lanécessité.Cette théorie est en opposition avec l'existentialisme de Sartre, mais se rapproche davantage du déterminisme duStoïcisme et d'Épictète.Cependant, d'autres aspects de la liberté sont à aborder ; la Liberté morale et la Liberté civile et politiquedemeurent très importantes dans la globalité de la notion de Liberté...Une définition du sens commun serait : la liberté est de faire ce qu'on désire sans rencontrer d'obstacle.

C'estl'absence de contrainte et l'indépendance, comme, par exemple, le vagabond non assujetti à un ordre social (ArthurRimbaud, Jack Kerouac, etc).

Carmen, dit, dans l'Opéra de Georges Bizet : « Ce que je veux, c'est être libre et fairece qui me plait », « avoir pour pays l'univers et pour loi sa volonté ».

Il faut se défaire de la définition courante de laliberté : "Le pouvoir de faire ce que l'on veut." En faire une simple absence de limites, c'est se condamner à n'y voirqu'une illusion.

Comme le disait Montesquieu : La liberté est le pouvoir de faire tout ce que les lois permettent.

C'estjustement un des sens de la liberté sur le plan politique : la liberté civile, celle que prônent Montesquieu etRousseau.

Dans ses Lettres écrites de la montagne, celui-ci affirme d'ailleurs : « Il n'y a donc point de liberté sansLois, ni où quelqu'un est au-dessus des Lois : dans l'état même de nature l'homme n'est libre qu'à la faveur de la Loinaturelle qui commande à tous.

Un peuple libre obéit, mais il ne sert pas ; il a des chefs et non pas des maîtres ; ilobéit aux Lois, mais il n'obéit qu'aux Lois et c'est par la force des Lois qu'il n'obéit pas aux hommes.

»Pour ces Philosophes, la liberté absolue et totale, que l'on se figure d'après le sens commun du terme, n'a aucunsens.

Si tout le monde pouvait faire ce qui lui plaisait, la liberté n'existerait même pas...

Les Lois et l'ordrepermettent de maintenir la paix et d'assurer une existence libre aux citoyens ; une existence libre dans le sens deliberté civile bien sûr...On pourrait très bien choisir d'être « libre » et de faire tout ce que bon nous semble, vraiment tout même le pire.

Là,c'est la liberté absolue d'un seul individu, livré à lui-même, sans foi ni lois.

Ce genre de liberté n'est bien sûr paspossible dans notre civilisation.

Nous avons choisi une autre forme de liberté : celle qui s'arrête lorsqu'elle risque denuire à autrui.

Cette liberté se base sur le respect de l'autre, la tolérance, l'entente, et la paix.

Elle représente unéquilibre, parfois fragile, qui assure la survie de notre civilisation, de l'Humanité.

Certes, nous aurions pu préférer uneliberté « animale », mais les animaux ne respectent-ils pas eux-même certaines règles ? Ne sont-ils pas soumis à descodes, instinctifs ou non, qui dictent ce qu'ils font ? Bien sûr que oui.

La clef de la liberté, qui nous permet de vivrecorrectement, c'est en fait l'équilibre ; cet équilibre.

Ce sont les excès qui nuisent à la liberté et qui entraînent lesdérives.

L'équilibre en toute chose, en toute personne, assure la paix, l'harmonie et la Liberté.La liberté, c'est aussi une valeur que l'on doit respecter ; Une valeur civile.

La liberté est un droit à la différence età l'indifférence - « le plus bas degré de la liberté » comme dirait Descartes - et un devoir de ne pas la juger.Je ne résiste pas à l'envie de citer Kant : « La colombe légère, lorsque, dans son libre vol, elle fend l'air dont ellesent la résistance, pourrait s'imaginer qu'elle réussirait bien mieux encore dans le vide » Critique de la raison pure ;La colombe se croirait encore plus libre sans l'air qui vient la gêner...

mais elle ne pourrait plus voler justement.

Icil'air représente les lois, le vol est la liberté, et la colombe symbolise l'Homme.Tous ces éléments structurent la Liberté civile.Pour Hegel, qui soutient la liberté politique, la liberté est l'état d'un groupe humain se gouvernant en toutesouveraineté.

Mais cette définition reste bien trop restrictive, puisqu'elle n'aborde que la notion de Liberté collectiveet non individuelle...Enfin, la liberté morale, soutenue en particulier par Kant, se veut synonyme d'autonomie : c'est l'obéissance de lavolonté à une loi morale qu'elle se prescrit elle-même.

Elle se rapproche davantage de la liberté chez les Stoïciens,mais s'oppose à la liberté civile explicitée précédemment.

L'Homme se doit de forger sa propre morale, sansl'accorder forcément avec celle de la société.

Et il doit y obéir de façon à devenir libre.

En un sens, il s'affranchitdes corruptions morales de la société ! Il ne se soucie guère des notions de « biens » et de « mal » de la société ; ilcrée les siennes ! La liberté, c'est ainsi prendre du recul sur tous les acquis ; être libre, c'est tout remettre enquestion : La liberté commence par le doute.

Cette théorie se rapproche également de sens commun de la liberté...Mais que signifie véritablement être libre ? Faut-il respecter tous ces sens pour pouvoir le devenir ? Faut-il se forgersa propre définition ? Ou peut-être n'est-ce qu'une utopie ? Être libre ne revient évidemment pas à adopter tous les modes de vie décrits par l'ensemble des notions de Libertéprécédentes...

Et ce pour la simple et bonne raison qu'ils se contredisent pour la plupart.

Pour Hobbes, « un hommelibre est celui qui, s'agissant des choses que sa force et son intelligence lui permettent d'accomplir, n'est pasempêché de faire celles qu'il a la volonté de faire » Léviathan.

Elle s'accorde quelque peu avec la libertétranscendantale dont la notion principale affirme : « Est dit libre l'homme qui se gouverne selon sa raison ».Ces deux proposition vont également dans le sens de la liberté stoïcienne et de la liberté morale.Et le tout forme en quelque sorte le sens commun d'être libre et de la liberté.

« Faire ce que l'on veut quand on leveut sans que quiconque ne puisse nous en empêcher ».Ce sont en fait les traits de la liberté absolue individuelle dans tous ses fantasmes.Car la liberté individuelle n'est qu'une illusion ! Du jour de notre naissance jusqu'à notre dernier soupir, noussubissons l'influence des milliers d'individus qui croisent notre chemin.

Nous influençons nous-même d'autrespersonnes qui nous croisent.

Nous sommes le reflet des gens que nous rencontrons.

J'irai même jusqu'à dire quel'humanité toute entière ne fait qu'un.

Nous pensons être uniques et nous aimons l'idée de pouvoir cultiverl'individualisme, mais nous nous trompons.

La seule liberté qui existe est celle d'une seule et même entité que nousnommons l'espèce humaine.

« Je pense donc je suis » ? Je dirais plutôt « je pense car nous sommes » !Et puis sans foi ni lois, que deviendrions-nous ? Si nous étions uniquement guidés par nos envies et notre volonté,l'humanité n'y résisterait pas.

Si je voulais tuer mon voisin parce qu'il n'avait pas été respectueux envers moi, le. »

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