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A quoi reconnaissons-nous notre humanité ?

Publié le 22/02/2012

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 Ne faut-il pas, ici, tenter d'aller graduellement de ce qui est manifeste, du point de vue quasi empirique à ce qui témoigne beaucoup plus énigma tiquement de la transcendance humaine, en son universalité?-'    Or, le premier signe nous permettant de dire que cet homme parti culier manifeste la généralité ou l'universalité de l'espèce humaine, n'est-ce pas la sépulture? Je reconnais l'humanité en chaque homme parce que chaque individu, quel qu'il soit, enterre ses morts : l'homme n'est-il pas le seul animal qui mette en terre ses morts, par respect de ce cadavre irréductible à de la «viande », et ce même si les artistes contemporains (cf : le peintre Bacon) assimilent, en leurs tableaux, l'homme à une bête de boucherie ? À toutes les époques, dans toutes les civilisations la présence de la sépulture permet d'identifier, en chacun, l'universalité d'un genre spirituel unitaire. En rendant les honneurs funéraires, je témoigne de mon universalité et de mon humaine condition.

« Chaque individu donne à voir l'espèce humaine universelle parce qu'il parle et échange des mots.

Quand je suisdevant un individu particulier, je l'écoute et, à travers cette écoute, je saisis une espèce.

Alors que l'ani mal livredes informations (ainsi en est-il de l'abeille), l'homme opère un échange codé de signes et ces derniers signifientune adhésion entre par tenaires (adhésion qui est parfois ou même souvent masquée par la vio lence, mais qui n'ensignifie pas moins l' humaine condition car elle est le fond de la réalité humaine).

L'homme donne ainsi à voirimmédiatement une intersubjectivité, un dialogue et une essence humaine universelle: s'il parle, ne se dirige-t-ilpas vers l'humanité en général, qu'il symbolise et exprime ? Je ne suis pas une particularité ni une individualitésimple, et ce parce que je parle.

L'échange linguistique est ce par quoi je recon nais l'humanité en chaque homme,car le langage dit d'emblée l'univer sel.

Il donne à voir une communauté sociale qui s'identifie immédiatement.

Ainsil'homme et sa subjectivité, loin de représenter une présence sim plement individuelle et isolée, expriment une figurespirituelle, un ensemble (implicite) embrassant hommes et peuples.

« je » ou « Tu » font apparaître l'humanité: legenre humain considéré dans son unité.

J'identifie immé diatement ce genre humain en chaque homme discourantavec moi. Transition : Toutefois, ne nous faut-il pas aller à un décryptage de plus en plus im médiat et transparent de l'humanitéprésente en chaque homme? C'est le signe expressif de cette humanité qui semble ici nous convenir et nouséclairer. L'infini du visage de chaque homme donne à voir son humanité : En chaque homme, en définitive, comment reconnaître l'humanité tout entière? En chaque subjectivité, je rencontre un ordre de signification trans cendant où s'incarne l'humanité: n'est-ce point, ici, le visage qui signifie,simultanément, subjectivité et humanité universelle? Le visage est manifestation de l'infini : il donne à voir uneréalité transcendante, ce qui dépasse le monde empirique, un ordre d'existence supérieur: à la fois le sacré et l'humanité comme champ éthique.

Le visage signifie autre chose que la simple subjectivité.

Sinon, il ne m'inviteraitpas au respect.

À quoi reconnaît-on l'humanité en chaque homme ? Par la médiation d'un visage signifiantl'universel.

Je reconnais l'humanité par la médiation du visage, qui est d'emblée éthique et, dès lors, présenceaxiologique universelle. « On peut dire que le visage n'est pas « vu ».

Il est ce qui ne peut devenir un contenu, que notre pensée embrasserait ; il est l'incontenable , il vous mène au-delà.

C'est en cela que la signification duvisage le fait sortir de l'être en tant que corrélatif d'un savoir.

Au contraire, la vision est recherche d'uneadéquation ; elle est ce qui par excellence absorbe l'être.

Mais la relation au visage est d'emblée éthique.

Levisage est ce qu'on ne peut tuer, ou du moins ce dont le sens consiste à dire: «Tu ne tueras point ».

Le meurtre,il est vrai, est un fait banal: on peut tuer autrui ; l'exigence éthique n'est pas une nécessité ontologique.L'interdiction de tuer ne rend pas le meurtre impossible, même si l'autorité de l'interdit se maintient dans lamalignité du mal accompli [...].

Le «Tu ne tueras point» est la première parole du visage. » Emmanuel Lévinas, Éthique et infini . En bref, devant le visage humain, je puis identifier une réalité univer selle.

Je reconnais l'humanité en chaquehomme à travers l'expérience du visage manifestant l'infini. Conclusion : Faut-il voir dans l'homme une réalité purement individuelle ou le re présentant d'une espèce universelle? C'estl'universalité d'un genre qui qualifie l'homme, cet accès à l'humanité se manifestant par le discours, l'exigenceesthétique et la précarité du visage exigeant l'ordre éthique. En affirmant que le privilège d'humanité est inscrit en l'homme, on laisse ouverte, dans son caractère énigmatique,la question de l'inhumain.

Que faire de ce qu'il y a d'inhumain en nous et comment le comprendre, si l'humanité estau fond de chaque individu ? Comment l'être humain (individuel) peut-il être dépossédé de son humanité profondeet univer selle ? Ainsi, la question posée dans l'intitulé nous ouvre-t-elle à un champ de questionnement indéfini.. »

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