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A quoi nous sert notre raison ?

Publié le 27/02/2008

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► Que peut-on faire avec la raison ? A quoi nous sert cette fameuse raison vantée par les philosophes ? Que nous apporte-t-elle ? Quelles sont les fins qu'elle permet d'atteindre ? Le terme de « raison « appelle quelques précisions. En grec ancien, le terme de logos désigne la raison en un sens large de faculté du discours : l'homme est un animal rationnel au sens où il est doué de langage (on retrouve la racine logos dans langage). Mais en un sens plus strict et plus exact, la raison désigne une certaine manière de parler ou de penser qui consiste à ne pas seulement affirmer mais aussi à justifier ce que l'on dit. Contre l'opinion qui se contente d'affirmer, la raison raisonne : elle enchaîne les propositions, les déduit les unes des autres à partir de propositions premières (principes). La raison est à la fois une pensée critique (qui questionne et recherche la justification, la preuve) et logique (qui s'efforce de ne pas se contredire dans ses raisonnements). Elle est souvent envisagée comme un pouvoir que la pensée exercerait sur elle-même (pouvoir logique : on retrouve aussi logos dans logique).  

« commune et la confiance entre les hommes.

Un individu rationnel est en effet plus prévisible que celui qui se laisseguider par l'impulsion.

Il est aussi plus convaincant : la raison permet une entente durable, fondée sur des motifsobjectifs (des raisons) et non sur des mobiles affectifs toujours fluctuants.Que pouvons-nous retenir de la raison en général à partir de l'examen de ces différents usages ? 2.

Les illusions de la raison A.

La raison comme projet de maîtriseDans le domaine de la pensée ou dans celui de l'action, la raison se présente donc comme un pouvoir visant unecertaine fin (la non-contradiction de la pensée, la réalisation d'une action ou d'un effet).

La raison n'est donc pastant un fait (une faculté) qu'un projet, voire un pari : celui d'un contrôle de la pensée par elle-même et au-delà,d'une maîtrise de l'action et de la nature. B.

Critique de l'idée d'un pouvoir rationnelLoin d'être un pouvoir à la libre disposition de la volonté humaine, la raison n'est-elle pas une manière, un style depensée qui s'est imposé aux hommes d'une certaine civilisation alors que d'autres modes de pensée (jugésirrationnels) se sont imposés en d'autres cultures ? La raison ne serait pas un choix individuel, rendu possible parune faculté de la nature humaine, mais une aventure collective, un événement culturel fondateur de l'histoireoccidentale. C.

La raison comme symptômeCalculer, prévoir, raisonner...

autant d'attitudes rationnelles qui ont en commun une même préoccupation du futur :au lieu de jouir du présent, l'homme rationnel vit dans un permanent souci d'un avenir à maîtriser, au moinsintellectuellement.

L'émergence de la raison n'est-elle pas l'envers d'une incapacité à vivre la vie telle qu'elle seprésente ? La prudence n'est-elle pas une fuite devant la spontanéité de la vie ? 3.

Que le bon usage de la raison est de se critiquer elle-même A.

La raison comme pouvoir critiqueSi la raison est porteuse d'illusions, si elle consiste en un rêve de maîtrise, il faut néanmoins lui reconnaître lepouvoir de se mettre elle-même en question, de s'examiner de manière critique et d'établir les limites de son usagelégitime.

La pratique de la raison paraît conduire d'elle-même à la dénonciation des ambitions démesurées qu'ellepeut faire naître ou accompagner. B.

Un exemple : le pluralisme des raisons mathématiquesLa raison mathématicienne s'est longtemps crue une et universelle.

L'ordre et l'intelligibilité du savoir mathématiquene faisaient alors que refléter l'ordre et l'harmonie du monde lui-même, eux-mêmes créés par un Dieu géomètre.

Pourtant l'invention au XIXe siècle de géométries nouvelles, concurrentes entre elles, aconsidérablement ébranlé la conviction en une vérité mathématique unique (celle qui, en géométrie, avait été établiedans ses principes par Euclide au iiie siècle avant notre ère).

La raison mathématique s'est donc découverte plurielle: ce qu'elle démontre n'est nécessaire qu'à la condition d'admettre les principes (axiomes) dont la démonstration estpartie.

Entre ces principes, la raison est incapable d'en départager de plus vrais que d'autres.

Ce sont tous, enréalité, des hypothèses. Conclusion Ce que la raison contrôle, elle ne le maîtrise que partiellement ou relativement ; et surtout, la raison ne se contrôlepas elle-même.

Néanmoins, toutes ces limites du prétendu pouvoir de la raison, c'est la raison qui, par son proprediscours, est en mesure de les établir.

À quoi sert la raison ? Aussi et surtout à se critiquer elle-même.. »

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