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A quoi les oeuvres d'arts doivent- elles leurs beauté ?

Publié le 27/02/2008

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Hume dans ses Essais esthétiques s'interroge sur la valeur de l'art, de la beauté et sur la diversité des points de vue qui s'y trouvent. En effet, la grande variété de goût et d'opinion qui prévaut dans le monde est trop évidente pour n'être pas tombée sous l'observation de tous. Nous sommes enclins à appeler barbare tout ce qui s'écarte de notre propre goût et de notre propre compréhension. Il est naturel pour nous de chercher une norme du goût, une règle par laquelle les sentiments divers des hommes puissent être réconciliés. La beauté, selon un tel scepticisme, en accord avec le sens commun, n'est pas une qualité inhérente aux choses elles-mêmes, elle existe seulement dans l'esprit qui la contemple, et chaque esprit perçoit une beauté différente. Mais alors, d'un autre coté, un autre sens commun consiste à trouver ridicule le fait d'affirmer une égalité de génie entre Ogilby et Milton, par exemple. Le principe de l'égalité naturelle des goûts est alors totalement oublié, et, tandis que nous l'admettons dans certaines occasions, où les objets semblent approcher de l'égalité, cela parait âme un extravagant paradoxe, là où des objets aussi disproportionnées sont comparés ensemble. Dans un tel cas alors comment faire ? Ne sommes-nous pas face à une dilemme ? En effet, si les règles générales de la beauté sont d'usage, car elles sont tirées de modèles établis, et de l'observation de ce qui plait ou déplait : faut-il dire alors que le beau est seulement subjectif ? Et c'est bien face à un tel problème que nous interpelle ce sujet : « A quoi les oeuvres d'art doivent-elles leur beauté ? ». Il s'agit donc pour nous d'essayer de développer une solution à ce paradoxe ou cette aporie. C'est donc la question du critère du beau ou de sa norme qui est en jeu ici. Dès lors c'est étudiant les définitions du beau que nous pourrons alors essayer de trouver une issue.

« II – La beauté comme manifestation de l'Idée a) En effet, cette compréhension de l'art et du beau est particulièrement restrictif mais surtout elle estparticulièrement négative comme le montre Hegel dans l'Esthétique .

Cependant, Hegel reste tout de même un platonicien en un certain sens puisque lui aussi cherche des critères objectivement valable pour déterminer ce quiest beau de ce qui ne l'est pas.

Sans ce concept du beau, c'est-à-dire sans un cadre ou devant l'impossibilitéd'enfermer la pratique artistique dans un concept déterminer, en l'occurrence celle de beau, devant la multiplicitédes choses belles et leur diversité on en reviendrait alors à faire dépendre la beauté d'une norme personnelle dugoût.

Hegel cherche une détermination rationnelle du beau : autrement dit, une analyse du beau ne sauraitcommencé par la description des choses belles mais par la connaissance du Beau en soi, de ce qui rend les chosesbelles qu'on les juge telles ; et c'est en ce sens que si Hegel produit une critique notamment de l'idée de Beau chezPlaton, il n'en reste pas moins un héritier dans la méthode, voire plus.b) En effet, si Hegel produit une telle critique c'est que pour lui : « Le Beau est l'Idée conçue comme unité immédiate du concept et de sa réalité, pour autant que cette unité seprésente dans sa manifestation réelle est sensible » ( Esthétique , I, 9).

L'art est donc la prise de conscience de l'esprit lui-même et le beau est donc cetaccord du spirituel et du sensible.

En ce sens l'Idéal est donc l'adéquationente contenu est figuration, participant en cela du Vrai.

Le Beau est donccomme la forme sensible du vrai, pris au sens objectif où vrai veut direeffectif, donc aussi rationnel.

Le Beau a donc pour caractéristique essentielcomme singularité d'apparaître toujours sous une forme sensible.

Et c'est encela qu'il y a une rupture radicale avec le platonisme.

Si l'art n'estqu'apparence ou illusion c'est bien parce qu'Esprit ou l'Absolu pour être doitaussi apparaître.

Le beau se définit comme la manifestation sensible del'idée : « En disant donc que la beauté est idée, nous voulons dire par là quebeauté et vérité sont une seule et même chose.

Le beau, en effet, doit êtrevrai en soi.

» L'idée doit aussi se réaliser extérieurement et acquérir uneexistence définie, en tant qu'objectivement naturelle et spirituelle.

Le vraiexiste également en s'extériorisant.

L'idée, n'est pas seulement vraie, maiselle est également belle : « le beau se définit ainsi comme la manifestationsensible de l'idée.

Si l'art n'était une imitation la plus proche possible du réel,Le but essentiel de l'art serait alors de reproduire habilement les objets telsqu'ils existent dans la nature.

Dans ce cas, l'art serait superflu.

Mais s'iln'était que ça, dans quel but imiter ? Comme le dit Hegel, « en entrant enrivalité avec la nature, on se livre à un artifice sans valeur » comme lesuggère l'histoire de Zeuxis et Praxeas ; en d'autres termes ce serait comme « un ver faisant des efforts pourressembler à un éléphant ».

De même, « On dit que l'art est le règne de l'apparence, de l'illusion.

Le beau ne seraitqu'illusoire.

Rien de plus exact : l'art crée des apparences et vit des apparences.

» Qu'est-ce que l'apparence ? Quelrapport avec l'essence ? Toute essence doit apparaître pour ne pas rester une abstraction pure.

L'apparence n'estpas inessentielle, au contraire, elle est le « moment essentielle de l'essence ».

L'art est une apparence, mais uneapparence propre.

L'art donc en tant que manifestation de l'idée est alors une illusion nécessaire : elle rend sensiblel'idée ; elle est ce qui permet sa phénoménalité et son effectivité essentielle.c) Dès lors, si l'on sait ce qu'est le beau, il faut voir que les œuvres d'art chez Hegel , dans l'Esthétique , sont justement l'incarnation du Beau, au plus exactement l'intermédiaire entre le sensible et l'intelligible, ils sont desmoments de l'Esprit absolu.

C'est en ce sens alors qu'il y a une histoire, et une histoire de l'art qui est alors lamanifestation des différents moments de la prise de conscience de l'Esprit lui-même.

Il y a donc des œuvres d'art etune histoire de l'art.

Le but final de l'art est de « révéler la vérité, de représenter d'une façon concrète et figurée cequi s'agite dans l'âme humaine » ( Esthétique ).

Les œuvres d'art sont les témoins de cette conquête de la liberté essentielle dont le sens ultime ne peut être déchiffré qu'à son terme par la pensée philosophique.

Transition : Ainsi les œuvres d'art sont belles parce qu'elles sont les moments de la prise de conscience de l'Esprit absolu aveclui-même, et en ce sens, le Beau se rattache au Vrai et à l'Idée.

Il y a donc bien une histoire de l'art en tantqu'étant les différents moments de l'effectivité de l'Esprit.

Mais rattaché le Beau à la connaissance n'est-ce pasméconnaître la valeur de l'esthétique tout en cherchant à la rationaliser.

De même, on pourrait se demandercomment prend place l'Urinoir de Duchamp dans la prise de conscience de l'Esprit avec lui-même.

Dès lors, il fautdéterminer un champ propre aussi à l'Art afin de ne pas faire dépendre notre conception du beau d'autre chose quelui-même.

De plus, par une telle définition, le problème de la définition du beau semble en fait rester entière dans lamesure où ce qui est Beau participe à la vie de l'Esprit, or comment déterminer ce qui par essence nous échappe ?En fait, à ce compte soit on doit faire face à une pétition de principe soit à reconnaître que tout est beau, ou alorslui adjoindre un critère de perfection qui cadre mal alors avec la production artistique contemporain et cela d'autantplus que pour Hegel l'art est mort.. »

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