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Regards sur la colonisation

Publié le 24/05/2023

Extrait du document

« La fin du XIXe siècle est une période de conquêtes coloniales.

La colonisation consiste pour un État de l’annexer, de se l’approprier et de le peupler dans le but d’en exploiter les ressources.

En 1884, se déroule la conférence de Berlin, une réunion de 14 pays d’Europe à laquelle participe la France.

Les ambitions de chaque État sont à la fois différentes et convergentes. Le premier document est un extrait du discours de Jules Ferry prononcé devant la chambre des députés le 28 juillet 1885.

Le second document est un extrait du discours de Georges Clémenceau prononcé devant la Chambre des députés le 31 juillet 1885 en réponse au discours de Jules Ferry sur la colonisation.

Tous deux sont républicains, mais Jules Ferry est le chef des républicains modérés et Georges Clemenceau est un républicain plutôt radical.

Quel est le regard des auteurs sur la colonisation ? Nous analyserons tout d’abord les arguments coloniaux employés par Jules Ferry puis ceux de Georges Clemenceau qui sont anti-coloniaux. Jules Ferry, né en 1832 et décédé en 1893, est un ancien avocat et journaliste.

Il débute sa carrière politique dans l'opposition républicaine à Napoléon III.

En 1870, il fait partie du Gouvernement de Défense nationale comme Maire de Paris, mais il est chassé par la Commune.

Il joue ensuite un rôle décisif entre 1879 et 1882, comme Ministre de l'Instruction publique et Président du Conseil.

Il fait voter les lois sur la Liberté de la presse et l'Enseignement primaire laïque.

Il lance aussi la France sur la voie de l'expansion coloniale, notamment lors de son second gouvernement en 1883-1885 comme Ministre des Affaires étrangères.

Jules Ferry incarne les républicains modérés, qui ont défendu la démocratie libérale, la laïcité et la “mission civilisatrice” de la France.

Dans son discours, Jules Ferry montre qu’il est favorable à la colonisation pour quatre principales raisons. Tout d’abord, pour lui, la colonisation est nécessaire à la France pour une raison économique, celle des débouchés : “les colonies sont, pour les pays riches, un placement de capitaux des plus avantageux.

[...] Dans la crise que traversent toutes les industries européennes, la fondation d’une colonie, c’est la création d’un débouché”.

Ce serait donc un moyen de s’enrichir, surtout en période de crise économique en Europe ; la colonisation pourrait donc y contribuer. Puis, la colonisation peut également être primordiale en France pour une raison humanitaire, celle de la civilisation : “Les races supérieures ont un droit de vis-à-vis des races inférieures [...] Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures”.

Par ses propos, coloniser devient une nécessité, voire un devoir. Selon lui, il faut impérativement coloniser pour soit disant “libérer” les races inférieures.

Il considère donc qu’il existe des races supérieures et inférieures. Ensuite, la colonisation est essentielle à la France pour une raison militaire : “Une marine comme la nôtre ne peut se passer, sur la surface des mers, d’abris solides, de défenses de centres de ravitaillement”.

Il défend le rang militaire de la France dans le monde. Enfin, selon un aspect politique, si la France décidait de renoncer à : “toute expansion vers l’Afrique ou vers l’Orient” cela signifierait, que d’autres puissances pourraient se développer et donc la France pourrait perdre sa place de grande puissance.

Il vante en quelque sorte la puissance de la France : “pour une grande nation”.

Pour lui, si la France refuse de coloniser, ce serait comme : “abdiquer”. Tous les députés ne partagent pas son avis.

C’est le cas de Georges Clemenceau, député radical, républicain qui s’exprime d’un point de vue opposé à celui de Jules Ferry..... »

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