Aide en Philo

PRÉPARATION D’UNE SYNTHÈSE : LES ÉMANCIPATIONS CRÉATRICES DE RIMBAUD

Publié le 14/06/2025

Extrait du document

« PRÉPARATION D’UNE SYNTHÈSE : LES ÉMANCIPATIONS CRÉATRICES DE RIMBAUD I.L'ÉMANCIPATION ADOLESCENTE A.

PAR LE DÉSIR FEMININ ET PAR L'ÉCRITURE INTIMISTE Pour s’émanciper de son enfance, Rimbaud envisage ses premiers émois amoureux sous le prisme de la sensualité.

Dans “Première soirée”, il illustre les jeux de séduction par une expérience charnelle : “ - Elle jeta sa tête mièvre/En arrière : “Oh ! c’est encor mieux !...” Cette écriture intimiste semble être un moyen pour Rimbaud de se libérer de son statut d’élève inexpérimenté.

A travers “Les réparties de Nina”, Rimbaud révèle l’écart ironique entre le fantasme du poète et la réalité : Nina possède un “bureau”, c’est-à-dire un amant.

Toutefois, ces jeux de séduction restent innocents, comme dans “La Maline”, où le malaise réciproque des deux adolescents rend l’action progressive.

La chute du dernier vers rend la jeune particulièrement naïve : “Sens donc : j’ai pris un froid sur les jours”.

Cette demande enfantine révèle la dynamique de séduction qui se joue entre les deux personnages. B.

LE VAGABONDAGE : SOURCE D’AFFRANCHISSEMENT FAMILIAL Dans les poèmes des Cahiers de Douai, l’errance est vécue avec bonheur.

C’est ce qu’on remarque dans “Au Cabaret Vert” qui commence comme un journal de bord : “cinq heures du soir./Depuis huit jours, j’avais déchiré mes bottines/Aux cailloux des chemins”.

Dans ce sonnet, chaque détail, en apparence ordinaire, emplit Rimbaud de sérénité, puisqu’il est livré à lui-même.

Dans “Ma Bohème”, on peut même aborder le plaisir que le poète éprouve à vivre une vie de débauche, puisque malgré ses “poches crevées” et malgré le “large trou” dans son “unique culotte”, il continue de vivre idylliquement “ces bons soirs de septembre”. C.

LA SOIF DE LIBERTÉ EXPRIMÉE PAR LE LYRISME TRADITIONNEL L’aspiration à la liberté, chez Rimbaud, se manifeste souvent en correspondance avec les sensations qu’il éprouve dans la nature.

Dans “Sensation”, on ressent le désir du poète, exprimé au futur, de se promener dans la nature lors d’une soirée d’été : “Par les soirs bleus d’hiver, j’irai dans les sentiers”.

De plus, le décor bucolique du poème “Roman” permet l’expression exaltée des sentiments du poète, à travers un lyrisme traditionnel : “On n’est pas sérieux, quand on a dix-sept ans/Et qu’on a des tilleuls verts sur la promenade”.

On remarque aussi cette insouciance adolescente dans “Rêvé pour l’hiver”, sonnet lui aussi rédigé au futur : “Puis tu te sentiras la joue égratignée…/Un petit baiser, comme une folle araignée,/Te courra par le cou…” Ce poème fait donc état d’une aspiration onirique mêlant liberté et réconfort.

Comment lier (mieux) ce lyrisme au désir d’émancipation ? II.UNE RÉVOLTE CONTRE LES AUTORITÉS A.

UN REFUS DE LA POLITIQUE DE NAPOLÉON III La politique impérialiste et belliqueuse de Napoléon III est méprisée par Rimbaud.

C’est ce qu’on ressent à la lecture du sonnet “Le dormeur du val”.

L’anonymat du soldat l’érige en symbole universel de la cruauté de la guerre.

On peut aussi penser que la nature, elle-même vivifiée, lui permet de retrouver un apaisement après les horreurs qu’il vient de subir, comme le montre la chute des derniers vers : “Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine/Tranquille.

Il a deux trous rouges au côté droit.” Par ailleurs, son amertume profonde face à l’hypocrisie du Second Empire, autoritaire, qui tente d’instrumentaliser la mémoire des combattants pour la liberté se ressent dans “Mort de Quatre-vingt-douze…” : “Nous vous laissions dormir avec la République,/Nous, courbés sous les rois comme sous une trique.” B.

UNE CRITIQUE DE L’ORDRE SOCIAL Au XIXe siècle, le développement de la bourgeoisie permet à celle-ci de cumuler progressivement tous les pouvoirs.

Face à cette catégorie sociale que Rimbaud considère matérialiste, celui-ci, par refus de se soumettre aux normes, va se forger l’image d’une personne en marge de la société.

C’est le cas dans “A la musique”, où Rimbaud tourne en ridicule leurs physiques disgracieux, leurs attitudes irrespectueuses et leurs apparences vides : “Des rentiers à lorgnons soulignent tous les couacs :/Les gros bureaux bouffis traînent leurs grosses dames”.

Par ailleurs, la fascination du pain des dits “Effarés” permet de dénoncer leur situation pathétique et tragique à travers le confort du boulanger : “A genoux, cinq petits, -misère !-/Regardent le boulanger faire”.

On peut donc considérer ce poème comme un cri de révolte contre les injustices sociales. C.

UNE DÉNONCIATION DE L’HYPOCRISIE RELIGIEUSE “Le châtiment de Tartufe” reprend le personnage de Tartuffe de Molière dont il dresse un portrait caricatural pour renchérir dans la dénonciation de l’hypocrisie religieuse.

Rimbaud joue sur la contradiction entre l’apparence intérieure et extérieure, mais aussi sur l’image de la nudité, symbole de révélation des péchés.

Au cours de ce sonnet, Rimbaud se réjouit de la déchéance de.... »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles