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La christianisation du Nord - Stephane Coviaux

Publié le 23/02/2022

Extrait du document

« Kholle histoire numéro 2 1) Stéphane Coviaux est agrégé d'histoire (1995), titulaire d’une licence de lettres et civilisations scandinaves et docteur en histoire médiévale à l'université Paris-Sorbonne I (2003) où il a soutenu sa thèse "Christianisation et naissance d'un épiscopat : l'exemple de la Norvège du Xe au XIIe siècle". Il enseigne successivement au collège, lycée et à l’université avant d’être nommé professeur en hypokhâgne et khâgne. Il est élu président de l’APPLS (Association des professeurs de première et lettres supérieures) en 2017. Il a collaboré à plusieurs articles et livres consacrés à la l'histoire de l'art "Devant l’Épouse.

L'Annonciation de Montecarlo du bienheureux Fra Angelico (Médiaspaul, 2011) et surtout à l'histoire médiévale, notamment "Le haut Moyen Âge en Occident,Ve-Xe siècle"Armand Colin, 2011), "La fin du monde viking.

VIe-XIIIe siècle" (Passés Composés, 2019) Il est historien des textes et traducteur d’écrits en langue norroise, S.

Coviaux fait preuve d’une excellente connaissance de ce matériau 2) Stephane Coviaux s’appuie sur des sources hétérogènes, d’usage souvent délicat pour l’historien, ne reculant pas devant les problèmes et débats suscités par certaines, à commencer par les célèbres sagas, qu’il tient à pleinement intégrer pour leur dimension mémorielle et identitaire.

La diversité des sources mobilisées est également rappelée par la présence, fort utile et à propos, du cahier iconographique en couleurs au centre de l’ouvrage, qui vient s’ajouter à la carte initiale et à quelques dessins insérés dans le texte .

Il se base notamment sur le Norske steinkors i tidlig middelalder: Et bidrag til belysning av overgangen fra norrøn religion til kristendom, Oslo, Universitetsforlaget ou The Conversion of Scandinavia: Vikings, Merchants, and Missionaries in the Remaking of Northern Europe, New Haven/Londres, Yale University Press, 2012, d’Anders Winroth. En reprenant le modèle de F.

Birkeli, S.

Coviaux s’inscrit également dans le mouvement de « décolonisation » de l’histoire scandinave, dans la lignée des travaux de Pierre Bauduin et de ceux de Judith Jesch (The Viking Diaspora, Abingdon/New York, Routledge [The Medieval World], 2015) notamment, qui pensent les mobilités des vikings en termes de « diaspora » Son ouvrage de synthèse sur la question complexe de la christianisation du Nord est plus large, dépassant le seul cadre norvégien, il intègre très largement les évolutions historiographiques et nouvelles données, nombreuses depuis 2003, pour proposer une synthèse – en français, ce qui manquait jusqu’alors, comme il le souligne dès l’introduction – parfaitement à jour de la question.

Reprenant les grandes questions soulevées ces dernières années, notamment par les récentes découvertes archéologiques, mais aussi la relecture de certains textes qui en a découlé, S.

Coviaux nous livre ici un ouvrage aussi clair que stimulant. Il annonce dès l’introduction les idées centrales de son ouvrage : le passage du paganisme nordique au christianisme ne doit pas être conçu comme une « substitution » (p.

12), mais plutôt comme une longue phase de transition, marquée par des phénomènes de persistance, d’interpénétration, avec des relectures chrétiennes de motifs et personnages païens (comme Sigurd, le tueur de dragons, qui ouvre la réflexion et est l’illustration retenue. »

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